TennisÉliminée, Jil Teichmann reste en quête de constance
Balayée par Victoria Azarenka (6-1 6-2) au 2e tour de l’Open d’Australie, la Biennoise n’arrive pas à aller loin en Grand Chelem. «C’est l’un de mes grands objectifs cette saison», assure-t-elle.
- par
- Jérémy Santallo
Jil Teichmann a entrevu, mercredi à Melbourne, tout le chemin qu’il lui restait à parcourir pour devenir un jour l’une des meilleures joueuses du monde. Appelée à défier l’une des filles les mieux établies sur le circuit, Victoria Azarenka en l’occurrence, la Biennoise native de Barcelone, qui s’était montrée convaincante face à la Croate Petra Martic lors de son entrée en lice lundi, n’a jamais pu se hisser au niveau de la Biélorusse et a été éliminée au 2e tour de l’Open d’Australie, battue sèchement 6-1 6-2 en 1h12 au sein de la Kia Arena.
«Bien sûr que l’on essaie toujours de retirer du positif mais je n’en suis pas encore là, a-t-elle avoué en salle de presse, au sortir de ce lourd revers. Victoria a très bien joué et ne m’a laissé aucune chance. Elle était présente sur chaque jeu, donc bravo à elle. De mon côté, j’ai mal servi et retourné et c’est dur de gagner une rencontre dans ces conditions car tu ne rentres pas dans les rallyes. Parce que dans l’échange, je me sentais bien. J’ai aussi commis trop de fautes et perdu beaucoup de jeux après avoir été à 30A, 30-40 ou 40-30. C’est vraiment décevant.»
Cri de désespoir
Tout est allé de travers dès les premières minutes pour «Jily», en grande délicatesse avec son lancer de balle – il y avait un peu de vent mais pour les deux actrices, comme elle l’a concédé à l’heure de l’interview – et plus globalement avec son service (5 doubles fautes, 21% de points gagnés avec sa deuxième balle). Breakée d’entrée, la Suissesse de 24 ans a eu trois occasions de recoller au tableau d’affichage sur le jeu suivant. Mais hormis sur la deuxième – un retour de coup droit mal ajusté –, elle ne pouvait pas nourrir trop de regrets.
Frustrée jusqu’à pousser un cri de désespoir juste avant de perdre le 1er set, Jil Teichmann – 27 fautes directes en tout – n’a jamais su égaler la constance de Victoria Azarenka. Double lauréate de l’Open d’Australie (2012 et 2013) et ancienne No 1 mondiale aujourd’hui 25e à la WTA –, la Biélorusse de 32 ans est aussi une incroyable relanceuse. Elle l’a prouvé pour faire le break lors du troisième jeu du 2e set et a ensuite fait montre d’une grande solidité que ce soit du fond de court ou au service pour s’offrir une fin de partie paisible.
Encore 144e joueuse mondiale il y a trois ans, Jil Teichmann figure désormais au 34e rang. Capable des plus belles fulgurances hors des Grand Chelem – titres à Prague et Palerme en 2019, épopée jusqu’en finale à Cincinnati l’an passé –, la deuxième Suissesse la mieux classée derrière Belinda Bencic (22e) a plus de peine dans les tournois majeurs. Avant cet Open d’Australie, la Biennoise n’avait réussi à se qualifier qu’à deux reprises pour un 2e tour en neuf tentatives, à chaque fois à l’US Open (2018 et 2021).
«Oui, je le sais, a-t-elle souri lorsqu’on lui a posé la question sur son manque de résultats dans les grands rendez-vous. J’ai parfois été trop nerveuse en Grand Chelem mais j’ai aussi manqué de chance lors des tirages au sort, en héritant souvent de têtes de série. C’est bien sûr un challenge pour moi, l’un de mes grands objectifs de la saison. Mais bon, je viens quand même de gagner un match à Melbourne, c’est toujours mieux que l’année passée (rires)!» En quittant la salle de presse, Jil Teichmann avait finalement déjà retiré du positif de son tournoi.