Espace: L’Inde s’impatiente de l’alunissage de sa fusée non habitée

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EspaceL’Inde s’impatiente de l’alunissage de sa fusée non habitée

Chandrayaan-3 devrait atterrir sur la Lune mercredi. Cette nouvelle tentative du programme indien intervient quatre ans après un premier essai raté.  

Le robot mobile Pragyan («sagesse» en sanskrit), transporté par Chandrayaan-3, explorera la surface de la Lune. Sur la photo, des étudiants aux visages peints entourent une réplique de la fusée à Chennai, en Inde, le 22 août.

Le robot mobile Pragyan («sagesse» en sanskrit), transporté par Chandrayaan-3, explorera la surface de la Lune. Sur la photo, des étudiants aux visages peints entourent une réplique de la fusée à Chennai, en Inde, le 22 août.

AFP

Chandrayaan-3 devrait se poser sur la Lune mercredi peu après 18h, heure de l’Inde (12h30 GMT), près du pôle Sud lunaire peu exploré, ce qui constituerait une première mondiale pour un programme spatial. Cette mission se déroule quelques jours seulement après que Luna-25, la première sonde lancée par la Russie vers la Lune depuis 1976, s’y est écrasée.

Chandrayaan-3, lancée il y a six semaines, a été plus lente à atteindre la Lune que les missions américaines habitées Apollo des années 1960 et 1970, qui y étaient parvenues en quelques jours.

Moins puissante que la Saturn V

La fusée indienne est en effet beaucoup moins puissante que la Saturn V, la fusée du programme lunaire américain Apollo. Elle a dû effectuer cinq ou six orbites elliptiques autour de la Terre pour gagner en vitesse, avant d’être envoyée sur une trajectoire lunaire d’une durée d’un mois.

Vikram s’est détaché de son module de propulsion la semaine dernière et transmet des images de la surface de la Lune depuis son entrée en orbite lunaire le 5 août.

Deuxième tentative

L’ancien chef de l’espace indien, K. Sivan, estime que les dernières photos transmises par la mission indiquent que la dernière étape du voyage devrait être couronnée de succès. «Cela nous encourage (à penser) que la mission va réussir son atterrissage sans problème», a-t-il déclaré lundi à l’AFP.

Selon K. Sivan, l’ISRO a apporté des corrections à la suite de l’échec d’il y a quatre ans. Les scientifiques avaient alors perdu le contact avec le module lunaire quelques instants avant son alunissage. «Chandrayaan-3 va s’y prendre avec plus de robustesse», a-t-il ajouté, «nous sommes confiants, nous nous attendons à ce que tout se passe bien».

A la veille de l’atterrissage, l’ISRO a indiqué sur les réseaux sociaux que le processus en vue de l’alunissage se déroulait comme prévu et que le centre de contrôle «vibrait d’énergie et d’excitation». «La navigation se poursuit en douceur», a précisé l’agence spatiale sur X (ex-Twitter).

Une mission à 66,5 millions d’euros

Le programme aérospatial indien est doté d’un budget relativement modeste mais qui a été considérablement augmenté depuis sa première tentative de placer une sonde en orbite autour de la Lune en 2008.

Cette mission indienne, d’un coût de 74,6 millions de dollars (66,5 millions d’euros), selon les médias, bien inférieur à celui des autres pays, témoigne d’une ingénierie spatiale frugale.

Selon les experts du secteur, l’Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce à l’abondance d’ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers.

La précédente tentative d’alunissage en 2019, qui coïncidait avec le 50e anniversaire de la première sortie sur la Lune de l’Américain Neil Armstrong, avait coûté 140 millions de dollars (124 millions d’euros), soit près du double du coût de la mission actuelle.

(AFP)

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