Hockey sur glace: Pour venir à bout de GE Servette, Bienne devra réaliser un exploit rare

De l’extérieur, le débours de Bienne dans cette finale contre GE Servette ne paraît pas insurmontable. Il leur suffirait de s’imposer mardi soir devant leur public de la Tissot Arena afin d’égaliser dans la série et de forcer un septième acte de tous les dangers aux Vernets. Dans les faits, et surtout selon les statistiques, la tâche s’avère bien plus complexe. 

Depuis 1997-1998, date à laquelle les play-off se jouent au meilleur des sept matches, treize finales ont pris fin à la sixième rencontre ou au-delà. Dix fois, soit plus du trois quart des cas, la formation qui menait 3-2 a soulevé le trophée tant convoité. Ainsi, les Aigles partent largement avec les faveurs de la cote, alors que les Seelandais devront s’inspirer du passé et des trois retournements de situation réussis par des clubs helvétiques.

Après deux victoires par les équipes à domicile pour lancer la série, Lugano fait le trou grâce à des succès convaincants. Les Bianconeri semblent se diriger vers le titre. D’autant qu’ils bénéficient de deux pucks de titre à la Resega. La défense et le gardien Cristobal Huet, alors irréprochables jusque-là, prennent l’eau et les Tessinois concèdent deux lourds revers.

Place alors à un acte VII qui a marqué l’histoire du hockey suisse. Morgan Samuelsson délivre les ZSC Lions en prolongation. Une réussite décisive qui déclenche l’ire des spectateurs tessinois. Ces derniers envahissent la glace et les Zurichois sont contraints de se réfugier au vestiaire pour les festivités.

L’exercice 2011-2012 est marqué par le championnat régulier raté de Berne (5e) et des ZSC Lions (7e). Les deux ogres se retrouvent tout de même en finale après avoir tout écrasé sur leur passage. Grâce à deux blanchissages consécutifs de Marco Bührer, les Ours font le break et s’offrent trois pucks de sacre, dont deux à domicile.

Les Lions de Bob Hartley ne s’avouent cependant pas vaincus et s’inspirent de leurs prédécesseurs de 2001. Une victoire dans le temps supplémentaire à Berne et une claque au Hallenstadion plus tard, et revoilà l’égalité parfaite. Lors de la partie décisive, une prolongation se dessine jusqu’à ce que Steve McCarthy plonge la PostFinance Arena dans un silence de cathédrale en faisant trembler les filets à deux secondes du terme.

Comment oublier la remontada la plus marquante du hockey suisse? Au bord du gouffre après trois duels perdus, Zoug se rebelle et Leonardo Genoni devient presque infranchissable. Le gardien international n’encaisse que deux petits buts en trois sorties et permet aux Taureaux d’égaliser et surtout de reprendre l’avantage de la glace.

L’affrontement décisif se dispute dans une Bossard Arena bouillante. Mais ce sont les hommes de Dan Tangnes qui sont cueillis à froid par Justin Azevedo. Qu’importe, Zoug s’est érigé comme le maître du retournement de situation et finit par s’imposer 3-1. Remportant ainsi un deuxième titre consécutif au terme de la plus belle finale de l’histoire de notre pays.