Bolivie: L’incarcération d’un opposant déclenche de violentes manifestations

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BolivieL’incarcération d’un opposant déclenche de violentes manifestations

Le gouverneur de Santa Cruz, Luis Fernando Camacho, l’un des principaux opposants au gouvernement, a été incarcéré vendredi pour quatre mois, ce qui a déclenché de violents heurts.

Heurts à Santa Cruz, le 30 décembre 2022.

Heurts à Santa Cruz, le 30 décembre 2022.

AFP

Le juge Sergio Pacheco avait auparavant ordonné «l’application de la détention préventive pour l’accusé Luis Fernando Camacho Vaca» qui «doit purger quatre mois dans le centre pénitencier de Chonchocoro», une prison de haute sécurité dans les Andes boliviennes à 30 km de La Paz. Il y a été transféré peu après, selon des images diffusées par la télévision.

Le parquet avait requis jeudi six mois de détention préventive contre Luis Fernando Camacho, 43 ans. Il avait été arrêté mercredi sur ordre du parquet qui l’accuse de «terrorisme» pour un «coup d’État» présumé contre l’ex-président de gauche, Evo Morales, en novembre 2019.

L’incarcération de l’influent leader de l’opposition a déclenché vendredi des affrontements entre manifestants et policiers à Santa Cruz, ville la plus peuplée de Bolivie et moteur économique du pays. Au moins quatre civils ont été arrêtés, selon les premières informations.

Lors de ces manifestations, des jeunes ont assiégé les bureaux du commandement départemental de la police, a constaté l’AFP. Des affrontements auxquels les forces de l’ordre ont répondu par l’usage généralisé de gaz lacrymogène. Un journaliste de la télévision Unitel a été blessé.

Rébellion populaire

De son côté, Luis Fernando Camacho s’est défendu plusieurs fois d’avoir fomenté un coup d’État et préfère parler d’une rébellion populaire contre Evo Morales (2006-2019), qu’il accuse d’avoir truqué l’élection présidentielle en 2019 pour rester au pouvoir.

Luis Fernando Camacho est l’un des principaux leaders de la droite bolivienne et dirige la deuxième force politique d’opposition au Parlement, Creemos, derrière le parti Communauté citoyenne (CC) de l’ancien président centriste, Carlos Mesa.

Les anciens chefs d’État boliviens Jeanine Añez (2019-2020) et Jorge Quiroga (2001-2002), du même bord politique que Luis Fernando Camacho, ainsi que Carlos Mesa (2014-2018) ont condamné l’arrestation du gouverneur. Jeanine Añez a d’ailleurs été visée par les mêmes accusations que lui et condamnée à dix ans de prison en juin.

Les partisans du gouvernement socialiste de Luis Arce, eux, ont salué la détention de Luis Fernando Camacho. Le procureur général de l’État, Wilfredo Chavez, un ancien ministre d’Evo Morales, a notamment déclaré que «la justice devait faire son travail».

(AFP)

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