ÉconomieLes exportations de vins et spiritueux français atteignent des sommets
En 2022, les ventes hors frontières de la filière ont généré un chiffre d’affaires record de 17,2 milliards d’euros, grâce à la hausse des prix des bouteilles.
Les exportations de vins et spiritueux français ont généré un chiffre d’affaires record de 17,2 milliards d’euros en 2022, sous l’effet de l’inflation et de l’appétit pour ces produits à l’étranger, a annoncé mardi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Ce record est tiré par la hausse des prix de vente à la bouteille, alors que les volumes vendus ont baissé.
Les ventes de champagnes, vins AOC (appellation d’origine contrôlée), cognacs et autres spiritueux ont progressé dans quasiment toutes les catégories (+10,8% au total en valeur sur un an), selon des chiffres des douanes compilés et publiés mardi par la fédération.
L’excédent commercial dégagé par ces boissons s’élève à 15,7 milliards d’euros, en hausse de 10,3% comparé à 2021. Une «performance remarquable», qui fait de la filière «le deuxième excédent commercial après l’aéronautique» en France, a souligné le président de la FEVS, César Giron, lors d’une conférence de presse organisée au salon Wine Paris & Vinexpo.
75% des exportations se font en dehors de l’Union européenne
Vins et spiritueux français continuent de séduire hors des frontières, même si, en 2022, la croissance s’explique en partie par la hausse du prix des bouteilles. La filière, selon César Giron, a été capable «d’absorber et de retransmettre» la hausse de ses coûts de production (verre, aluminium, transport).
Les ventes de vins s’élèvent à 11,6 milliards d’euros (+10,2%) et celles des spiritueux – hors vermouths et apéritifs à base de vin – atteignent 5,5 milliards d’euros (+11,6%). Les produits à forte valeur ajoutée (champagne, cognac, grands crus) portent une nouvelle fois cette croissance. «75% de nos exportations se font en dehors de l’Union européenne, ce qui doit nous inciter à promouvoir l’ouverture des marchés et la signature d’accords bilatéraux», a relevé César Giron.
Moins de bouteilles
Les 550 entreprises réunies dans la FEVS, qui représentent 85% des ventes françaises à l’étranger, ont toutefois expédié moins de bouteilles, avec un recul total des volumes de 3,8%. Ces volumes baissent même de 6,6% dans la catégorie des vins, une diminution «énorme» qui correspond à près de 10 millions de caisses en moins, a précisé César Giron. En cause, la vendange 2021 catastrophique du fait de calamités climatiques (gel, grêle), qui a «handicapé la capacité à exporter», et les tensions géopolitiques et logistiques mondiales qui ont perturbé les expéditions.
Les États-Unis restent le premier marché de destination des vins et spiritueux français. Plus d’un quart des ventes y sont réalisées, en progression de 14% en 2022 à 4,7 milliards d’euros, malgré une baisse des volumes de 5%.