FootballVarela: «Seuls les trois points seront une bonne affaire pour YB ou Bâle»
Les quatre premiers du championnat de Super League s’affrontent directement ce dimanche. Le choc entre Young Boys et Bâle va-t-il faire des dégâts?
- par
- Chris Geiger
Le championnat de Super League est-il à un tournant de sa saison? Au regard du calendrier, il se peut que ce dimanche 13 février 2022 laisse des traces. Quadruple champion de Suisse en titre, Young Boys joue gros avec la réception au Wankdorf de Bâle (14h15). Dans la foulée, le leader zurichois accueille Lugano au Letzigrund (16h30). Deux affrontements entre les quatre meilleures cylindrées actuelles du pays qui sont susceptibles, suivant les résultats, de dégager certaines tendances en vue du sprint final.
Le choc dominical entre Bernois (3es) et Rhénans (2es) semble donc revêtir une importance capitale pour les deux clubs, ces derniers étant distancés – respectivement de dix et neuf points – par un FCZ pour l’heure souverain. Surtout que les deux ogres du football suisse restent sur une contre-performance le week-end dernier.
«YB et Bâle sortent d’un match nul rageant à Saint-Gall (ndlr: 3-3) et contre Sion (3-3), rappelle Carlos Varela. Si, droit derrière, l’une ou l’autre équipe perd en plus contre son grand rival des dix dernières années, alors elle prendrait moralement un coup. Le perdant se poserait des questions quant à ses réelles capacités de chatouiller Zurich. Ce match va donc au-delà des simples trois points.»
Pour le Genevois de 44 ans, passé par le Parc Saint-Jacques (123 matches) et le Wankdorf (139 rencontres) au cours de sa carrière, ce choc tombe à pic pour les deux formations. «S’il y a un match qui peut permettre d’effacer les désillusions de la semaine dernière, c’est bien celui-là, glisse-t-il. J’ai eu de la chance de vivre ce duel des deux côtés. Quand tu entres sur le terrain, tu ne penses pas au classement. Tu veux simplement rendre les fans contents. En cas de succès de l’une des deux équipes, plus personne ne parlera des points perdus. C’est l’affiche idéale pour se relancer… mais aussi pour que de plus gros soucis commencent. Le fait que Zurich soit en tête tend l'affiche.»
Car un succès zurichois, conjugué à un partage des points dimanche à Berne, permettrait aux hommes d’André Breitenreiter de s’envoler – ou presque – en tête du championnat. «Seuls les trois points seront une bonne affaire pour YB ou Bâle, confirme l’ancien ailier. En cas de match nul, il y aurait deux perdants par rapport au classement. Il s’agit donc d’une journée importante, mais pas encore décisive. Il reste encore des confrontations directes. Si cette journée est bonne pour les Zurichois, je pense toutefois que leur moral sera encore davantage boosté.»
Champion de Suisse avec Bâle en 2002, Carlos Varela estime d’ailleurs que le club présidé par Ancillo Canepa a un bon coup à jouer cette saison. «Les Zurichois ne sont pas aveugles: ils voient bien qu’YB et Bâle sont dans une phase où ils rencontrent des difficultés, que ce soit dans les bureaux ou dans le contingent. Je suis content que Zurich en profite. Car si les deux clubs, malgré tous leurs problèmes, étaient largement en tête, ça décrédibiliserait la Super League.»
Les difficultés en coulisses évoquées par l’ancien Servettien et Xamaxien ont d’ailleurs été accentuées lors du récent mercato hivernal. Tant YB (Hefti, Bürgy, Aebischer, Martins, Nsame…) que Bâle (Cömert, Cardoso, Zhegrova, Cabral…) se sont fait dépouiller. Des départs d’envergure qui affaiblissent forcément les deux cadors alémaniques.
«On se trouve dans une période d’après-crise liée au Covid, souligne Carlos Varela. Les deux clubs avaient besoin d’entrées d’argent et devaient donc se séparer de leurs meilleurs joueurs. Dès qu’ils ont reçu des offres importantes, ils n’ont pas réfléchi. C’est compréhensible et juste de leur part. C’est peut-être une saison d’entre-deux qui doit permettre à YB et à Bâle de se stabiliser en vue de la saison prochaine. Je ne dis pas que c’est déjà fini pour cette année, mais c’est un détail non négligeable pour les deux clubs, qui joue en faveur de Zurich.»
Des défenses vulnérables
Si les dirigeants bernois et rhénans espèrent que leurs nouveaux renforts, appelés à suppléer les joueurs énumérés précédemment, s’adapteront rapidement, ils doivent assurément souhaiter qu’ils permettront de corriger les maux récurrents repérés depuis le début de l’exercice.
«YB rencontre des problèmes à la finition, analyse l’Hispano-Suisse. Les Bernois peuvent regretter leur manque d’efficacité par rapport au nombre d’occasions créées. De l’autre côté, Bâle est assurément l’équipe la plus efficace du pays depuis deux-trois ans. À l’inverse, à l’image de la Super League dans son ensemble, les défenses des deux clubs sont en chute libre. YB a changé toute sa défense au cours des derniers mois. Elle manque donc d’automatismes. Globalement, les arrières-gardes des deux équipes sont en chantier et plus vulnérables que les saisons précédentes.»
La dernière journée de Super League en est la parfaite illustration, les deux équipes ayant capitulé à trois reprises. Pour autant, Carlos Varela ne s’attend pas à ce qu’YB et Bâle, dans un éventuel besoin de se rassurer, ferment le jeu ce dimanche au Wankdorf.
«Les Bernois aiment habituellement mettre un gros pressing et une grosse intensité sur leurs adversaires dès les premières minutes, rappelle-t-il. Je pense qu’ils ont les clés du match. Les hommes de David Wagner doivent également se faire pardonner le scénario de Saint-Gall (ndlr: ils menaient 3-0 avant de concéder le match nul). Des joueurs ont parlé de faute professionnelle, d’autres de suffisance. Tous ces éléments font qu’ils ne vont pas attendre Bâle, qui ne partira pas favori. Je m’attends à un match tendu, agressif, comme doit l’être ce qui est pour moi le Clasico du football suisse.»
Ce dernier débouchera-t-il sur une troisième parité (1-1, les deux fois) cette saison? Réponse dès 14h15 sur la pelouse artificielle de la Capitale.