RussieUn nouveau billet de banque suscite l’indignation de l’Église orthodoxe
La Banque centrale russe a annoncé, mercredi, avoir arrêté d’émettre un nouveau billet de 1000 roubles. Motif: la coupole de l’église qui y est dessinée n’est pas surmontée d’une croix.
La Russie a annoncé, mercredi, avoir arrêté l’émission d’un nouveau billet de 1000 roubles, car il montre une église dont la coupole n’est pas surmontée d’une croix, à côté d’une tour portant un croissant musulman. L’absence de croix a provoqué l’indignation des milieux orthodoxes.
«Décision a été prise d’arrêter l’émission du billet. Il n’est pas entré largement en circulation», a annoncé, mercredi, dans un communiqué, le service de presse de la Banque Centrale. Celle-ci avait présenté, lundi, le nouveau design des billets de 1000 et 5000 roubles.
Sur la coupure de 1000 roubles sont notamment dessinés deux monuments situés dans la république russe du Tatarstan, à majorité musulmane: une tour d’observation surmontée d’un croissant musulman et une église orthodoxe dont le bulbe ne comporte pas de croix.
Les deux bâtiments se trouvent côte à côte dans l’enceinte du kremlin de Kazan, la capitale du Tatarstan, qui symbolise la coexistence en Russie – promue par les autorités – des religions orthodoxe et musulmane. Cette église n’a véritablement pas de croix à son sommet, car elle avait été retirée par les autorités soviétiques après la prise du pouvoir par les bolchéviques.
«La sélection des images pour les billets de banque devrait être effectuée plus soigneusement. Pour ne pas créer de tension là (...) où il n’en faut pas», a affirmé le porte-parole du Patriarcat russe, Vladimir Legoïda. En conséquence, la Banque centrale a fait marche arrière.
La décision a été saluée, mercredi, par le clergé qui l’a qualifiée de «très juste». «Nous voulons que la croix orthodoxe, qui symbolise l’identité religieuse et culturelle de la majorité de nos citoyens, fasse naturellement partie des symboles d’État de notre pays», a souligné Vladimir Legoïda sur son compte Telegram.
L’influence de l’Église orthodoxe russe a augmenté sous la présidence de Vladimir Poutine. Les liens entre l’Église et l’État se sont encore resserrés après le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, soutenue par le Patriarcat de Moscou.