SuisseGenève, plaque tournante de l’espionnage russe par satellite
Selon un expert, les antennes paraboliques de la mission russe auprès de l’ONU à Genève servent aux activités de renseignement de Poutine. Des parlementaires exigent que le Conseil fédéral intervienne.
Des agents et techniciens russes ont été expulsés partout d’Europe pour avoir espionné les ambassades à l’aide d’antennes paraboliques. Mais pas en Autriche et en Suisse, pays neutres, note la «NZZ am Sonntag». La Suisse, en tant que plaque tournante de l’espionnage russe, a même gagné en importance depuis le début de la guerre en Ukraine. Au point que le Conseil national vient de voter une motion demandant à Berne plus de sévérité avec les espions sur sol helvétique.
Paraboles espionnes à Genève
Si on ne voit pas d’antennes paraboliques sur l’ambassade russe à Berne, sept de ces installations sont visibles sur le toit de la mission russe auprès de l’ONU à Genève. Pour Adrian Hänni, historien, spécialisé dans les services secrets, il y a de forts signes qu’elles servent aux activités de renseignement auparavant effectuées depuis d'autres pays. Interrogé à ce sujet, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) indique simplement que «les activités d'espionnage russes sont un point de mire principal du SRC».
Mesures plus ciblées
Adrian Hänni propose des mesures plus ciblées. Berne pourrait ainsi désigner le personnel technique qui travaille avec cette infrastructure qu’il ne peut interdire en soi. Selon l’historien, ce serait plus efficace que l’expulsion aveugle de collaborateurs des services secrets. Au Parlement, on soutient l’idée. Pour Gerhard Pfister (Le Centre/ZG), «la Suisse doit être bien plus attentive aux activités d'espionnage de la Russie en Suisse et cibler aussi l'espionnage par satellite». Carlo Sommaruga (PS/VD), chargé de la politique étrangère, désire aussi que le SRC se concentre plus sur cet aspect et vérifie en particulier les capacités techniques des personnes expulsées des ambassades.
Cibles suisses de l’espionnage russe
Si la Suisse n’est pas le lieu principal de l’espionnage russe, on peut néanmoins partir du principe que les Russes espionnent régulièrement des cibles en Suisse, selon la « NZZ am Sonntag ». A savoir des manifestations antirusses, des dissidents russes, des activités de la police et des services de renseignement ainsi que des organisations internationales et missions diplomatiques stationnées à Genève.