Manif non autorisée à BâleAmnesty veut une enquête après des tirs de balles en caoutchouc
La police cantonale bâloise avait tiré des balles en caoutchouc contre une manifestation non autorisée le 8 mars. Amnesty International demande «une enquête indépendante et efficace».
Le 8 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une manifestation non autorisée s’est tenue à Bâle. La police cantonale était intervenue et avait fait usage de balles en caoutchouc. «Amnesty International s’inquiète de la dispersion violente d’une manifestation pacifique et de l’utilisation de balles en caoutchouc», écrit la section suisse de l’organisation, dans un communiqué de presse.
«Les projectiles multiples utilisés par la police bâloise – et d’autres corps de police en Suisse – sont par nature extrêmement imprécis: il est impossible de prédire jusqu’où ils se répandront. Ils peuvent ne pas toucher uniquement le corps de la personne ciblée, mais atteindre aussi une autre personne se trouvant à proximité. En outre, ils comportent un risque particulièrement important d’occasionner une blessure à l’œil. Ils ne peuvent donc pas être utilisés d’une manière qui limiterait tout dommage et blessure, et doivent par conséquent être interdits sous toutes leurs formes», estime Alicia Giraudel, experte police et droits humains à Amnesty International Suisse.
Amnesty International demande désormais «une enquête indépendante et efficace sur les événements survenus à Bâle le 8 mars, ainsi que l’interdiction totale de l’utilisation de projectiles multiples». Et en réaction «au nombre croissant de manifestants pacifiques qui, dans le monde entier, sont durablement blessés ou tués par l’utilisation abusive de balles en caoutchouc et autres projectiles», l’organisation publie «25 règles pour prévenir les violations des droits humains dues à l’utilisation inappropriée de ces armes».
Attitude de la police jugée «préoccupante»
Dans le communiqué de presse, Amnesty International dit être «très préoccupée par l’attitude de la police face aux manifestations non autorisées». Selon le droit international, de tels rassemblements «ne devraient pas nécessiter d’autorisation puisqu’ils permettent l’exercice d’un droit humain et bénéficient de la présomption d’après laquelle les manifestations doivent être considérées comme pacifiques». L’organisation rappelle encore que «l’absence d’autorisation ne justifie pas la dispersion d’une manifestation pacifique, ni ne dispense les autorités de faciliter les rassemblements et de protéger les participants».