VoileL’équipe de Suisse de Sail GP veut décoller en 2023
Lors du Grand Prix de Singapour, ce week-end, Sébastien Schneiter et son équipe navigueront sans complexe. Pour mieux concrétiser les promesses entrevues l’an passé.
- par
- Grégoire Surdez
Les chiffres sont cruels. Ils ne disent pas tout. Il faut donc savoir parfois les glisser sous le tapis pour mieux les oublier. L’équipe suisse de Sail GP connaît une première saison compliquée sur le plan des résultats. Sébastien Schneiter et ses coéquipiers et coéquipières occupent la dernière place de ce championnat qui réunit la crème de la crème des marins. «L’apprentissage est sans doute un peu plus compliqué que ce à quoi nous nous attendions, explique Tanguy Cariou depuis Singapour, théâtre du premier GP 2023. Nous progressons mais sans doute sommes nous trop linéaires, trop suisses dans nos performances. Il est peut-être temps de se montrer plus agressif, plus audacieux.»
Plus régulier, aussi. Lors des courses précédentes, Switzerland Sail GP a très souvent galvaudé des possibilités de podium. La concurrence féroce au sein du peloton, le niveau extrême de performance délivré par des champions du monde, olympiques ou des vainqueurs de la Coupe de l’America, n’autorise pas le moindre écart pour qui envisage de claquer une manche. Quand le bateau suisse prenait un départ canon, il s’égarait ensuite lors d’un virement. Lorsqu’il s’élançait plus prudemment, il réalisait ensuite un sans-faute mais ne parvenait jamais à combler le déficit initial. Les pièces du puzzle sont toutes sur la table. Reste à enfin les assembler.
«Provoquer la chance»
«Il reste quatre Grands Prix lors de cette saison 3 de Sail GP, rappelle le directeur sportif du team suisse. Nous préparons déjà la saison 4 d’une certaine façon. Le passage à 2023 est symbolique, et l’on espère que les résultats seront différents. Meilleurs surtout! Le plan d’eau, ici, est assez propice pour une équipe comme la nôtre car les conditions de vent et de mer ne sont pas aussi régulières qu’à Dubaï, où le vent était d’une régularité absolue et la mer plate comme un billard. À Singapour, il y aura sans doute un peu plus de réussite à aller chercher. La chance, ça se provoque.»
Il faudra bien ça pour mieux faire mentir les chiffres de cette première saison. 9e du général, la Suisse peut encore espérer céder ce fauteuil peu enviable aux Espagnols, qui restent à portée d’étrave. À la barre, Sébastien Schneiter pourra une nouvelle fois compter sur le soutien de l’Australien Nathan Outteridge, multiple champion du monde, qui sera positionné à la tactique juste derrière lui. À noter aussi la nouvelle présence de Laurane Mettraux au poste exigeant de réglages de la voile d’avant.
Switzerland Sail GP a donc tout pour bien faire pour rendre les chiffres plus doux.