Football - Loris Benito: «Sion n’est pas une deuxième ou troisième option»

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FootballLoris Benito: «Sion n’est pas une deuxième ou troisième option»

Sans club depuis le 31 août et son départ des Girondins de Bordeaux, l’international suisse s’est engagé lundi avec le club valaisan. Avec l’objectif de se relancer.

Chris Geiger
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Chris Geiger
Loris Benito espère se relancer à Sion après cinq mois d’inactivité.

Loris Benito espère se relancer à Sion après cinq mois d’inactivité.

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L’été 2021 a été celui de tous les contrastes pour Loris Benito. Après avoir participé à l’Euro avec l’équipe de Suisse, le défenseur de 30 ans, qui a disputé les cinq dernières minutes du match face à la Turquie, s’est retrouvé au chômage quelques semaines plus tard. Devenu indésirable aux Girondins de Bordeaux, l’Argovien a préféré résilier son contrat le 31 août dernier.

L’ancien joueur de Zurich, Benfica et Young Boys a pris son mal en patience. Il a fini par retrouver de l’embauche lundi en paraphant un contrat jusqu’en 2023 avec Sion. Tout sauf un choix par défaut, dit-il. Interview.

Loris Benito, comment se sont déroulées les négociations avec Sion?

La prise de contact s’est faite il y a quelques semaines déjà. Les dirigeants valaisans m’ont présenté leurs idées. Et ces dernières m’ont beaucoup plu. De mon côté, j’ai étudié toutes les possibilités présentes sur le marché, dont des options à l’étranger. J’ai eu plusieurs discussions avec d’autres équipes. Les choses se sont toutefois accélérées au cours des 14 derniers jours avec Sion. C’est le club qui m’a fait la meilleure impression, notamment car le directeur sportif a tout fait pour m’avoir dans son équipe. Je rejoins donc ce club avec conviction. Sion n’est pas une deuxième ou troisième option, mais le meilleur choix pour mon futur. Sion est une très bonne opportunité pour moi de retrouver les terrains dans un premier temps, l’équipe nationale ensuite. Je sais que le train pour le Qatar est en train de partir sans moi, mais je veux absolument y aller avec la Suisse.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre le Valais?

C’est le projet en général, les idées de l’entraîneur en particulier. Je connaissais l’équipe de l’extérieur. J’ai toujours été persuadé qu’il y avait de très bons joueurs à Sion. Avec cette équipe exceptionnelle, le club devrait être mieux classé. Il s’agit également d’un club qui a remporté des titres. Ça reste un nom en Suisse. La décision était finalement assez facile à prendre.

Concrètement, quel est le projet à Tourbillon? Ou du moins l’objectif dans l’immédiat?

Si je ne voyais pas de qualités au sein de cette équipe, je ne serais pas venu. Ça, c’est clair. Cette impression s’est confirmée sur le terrain lors de mes premiers entraînements. Je rentre toujours sur le terrain pour gagner. Si tu parviens à enchaîner des victoires en Super League, alors tu peux rapidement monter au classement. Il faudra prendre match après match et en gagner le plus possible. On a bien commencé le deuxième tour avec la victoire méritée obtenue dimanche contre GC. Si on ne regarde pas trop loin, avec cette équipe, on peut regarder vers le haut du classement.

Sion renvoie parfois l’image d’un club instable. Cette image négative n’a pas freiné vos ardeurs?

Les bruits proviennent de l’extérieur du club. Les gens aiment la polémique. Si tu as un président passionné pour son club comme peut l’être Christian Constantin avec Sion, c’est normal qu’il y ait des émotions. La famille Constantin fait absolument tout pour que l’équipe ait du succès. C’est aussi aux joueurs de rendre cet investissement sur le terrain. Dans l’immédiat, j’ai hâte de découvrir le club de l’intérieur. Et surtout d’aider l’équipe sur le terrain.

À quel poste pensez-vous être le plus utile à l’équipe?

Dans ma carrière, j’ai joué à beaucoup de positions différentes. Je suis un peu plus connu en tant que latéral gauche. J’ai toutefois débuté à l’académie d’Aarau au poste de numéro 6, juste devant la défense. J’ai toujours préféré un rôle central, mais après avoir effectué un certain nombre de matches en tant que latéral gauche, j’ai un peu l’étiquette. Je pense toutefois que je peux mieux exprimer les traits de ma personnalité dans un rôle central, que ce soit dans une défense à 3 ou 4. Mais je jouerai où le coach voudra.

Et hors du terrain, quel sera votre rôle?

Je veux avant tout amener mon expérience et une mentalité de gagnant. Il ne faut pas qu’on soit timides car on n’a rien à perdre. Il faut regarder vers le haut. Je veux également transmettre ces traits de comportement aux jeunes coéquipiers qui font partie de l’effectif. Ce dernier est pétri de qualités, mais il faut peut-être quelqu’un sur le terrain qui soit capable de tout rassembler afin que l’équipe soit capable d’atteindre ses objectifs. Les joueurs qui ont l’expérience de l’étranger, dont je fais partie, connaissent les matches avec beaucoup de pression. Il faudra le prouver sur le terrain.

Vous avez signé un contrat jusqu’en 2023. Avez-vous l’ambition de vous inscrire sur le long terme avec Sion?

Si j’avais voulu signer pour une longue durée, ça aurait été au-delà de 2023. Dans un premier temps, je visais le court ou le moyen terme. Le plus important pour moi, ce sont les quatre prochains mois jusqu’à la fin de la saison. Je veux revenir le plus vite possible sur les terrains, enchaîner le plus de matches possibles. Il y a la Ligue des nations cet été avec l’équipe de Suisse. Je veux absolument en faire partie. À cause de mon passé, je ne veux pas regarder mon futur à trop long terme. Il y a trop de choses qui peuvent se passer entre-temps. Dans l’immédiat, je suis content que Sion m’accorde sa confiance jusqu’en 2023.

Vous évoquez votre passé. Comment expliquez-vous cette fin en queue de poisson avec les Girondins de Bordeaux?

J’ai rompu mon contrat avec Bordeaux pour des raisons qui allaient au-delà du sportif. Je ne suis pas un joueur qui reste juste pour recevoir son salaire. Je voulais jouer. J’ai clairement senti que ça n’allait pas être le cas avec les Girondins. J’ai donc décidé de résilier mon contrat avec l’espoir de trouver quelque chose ailleurs. Malheureusement, en raison notamment de la situation sanitaire, les clubs avaient déjà fait leur équipe fin août. Il n’y pas eu de possibilités concrètes avant cette opportunité à Sion. Je pense que j’aurais signé avant si j’avais pu.

Comment avez-vous fait pour vous maintenir en forme au cours des cinq derniers mois?

En tant que joueur libre, je pouvais être pris par un club à n’importe quel moment. C’était donc important de rester en forme. J’ai fait tout mon possible pour être prêt physiquement. J’ai suivi une préparation avec un coach physique, je me suis également préparé avec Aarau. Avec les Argoviens, j’ai eu l’occasion d’aller en camp d’entraînement en Turquie, où j’ai disputé un match amical. J’ai donc presque eu une préparation hivernale normale, même si c’est clair que le rythme des matches me manque. Je vais avoir besoin de quelques matches pour être à 100%, mais je vais tout faire pour être à disposition pour le coach. Avec les entraînements, je pense que ça va revenir rapidement.

Cette période sans club est intervenue dans la foulée du superbe Euro réussi par l’équipe de Suisse. Comment avez-vous vécu ces montagnes russes?

C’était quelque chose d’inattendu. Je suis rentré de l’Euro en pensant être au sommet. Puis j’ai rejoint l’équipe en étant super heureux. Mais en trois semaines, tout a changé. Ça fait partie du football. Tu ne sais jamais ce qu’il va se passer. Beaucoup de situations changent au sein d’un club. Il n’y a jamais de statu quo. C’est pourquoi je prends désormais mois après mois. C’est la meilleure façon de faire.

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