CommerceLes sacs à main contrefaits sont en plein boom
Les «faux» sacs à main de luxe peuvent désormais difficilement être distingués des originaux. Les chiffres de l’Office fédéral des douanes montrent que le commerce de ces contrefaçons est en plein essor.
Avant, on reconnaissait les sacs à main de luxe contrefaits à leurs matériaux bon marché et à leurs coutures mal faites. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, indique le «SonntagsBlick». Récemment, le commerce des «faux» sacs à main de haute qualité semble avoir explosé: ils sont beaucoup plus chers à produire que les contrefaçons habituelles et sont également plus difficiles à identifier en tant que telles. De faux numéros de série sont gravés sur leur cuir, et les boîtes dans lesquelles les articles sont soigneusement emballés ressemblent à celles des vraies marques. Les acheteurs reçoivent même souvent un – faux – certificat d’authenticité! Seule différence notoire avec les modèles originaux: le prix, qui varie entre 200 et 600 euros, au lieu de plusieurs milliers de francs. La plupart de ces produits proviennent de Guangzhou, métropole du sud de la Chine, et inondent la planète, la Suisse y compris. Ces dernières années, l'Office fédéral des douanes (OFDF) a enregistré un nombre de contrefaçons en hausse dans le commerce: plus de 2680 sacs à main et portefeuilles ont été saisis à la douane suisse en 2022; en 2018, ce chiffre ne s’élevait qu’à 822. Parallèlement, le nombre d’articles non déclarés ne devrait pas avoir diminué.
La raison de ce boom du commerce des contrefaçons? La pandémie, qui a considérablement accéléré la croissance du commerce en ligne. «Les fraudeurs ont copié des boutiques en ligne réputées», explique Patricia van Dam, directrice générale de Luxury for you, une boutique de luxe vintage qui vérifie parfois l’authenticité des articles de marque au nom des autorités. Les conséquences de l’achat de contrefaçons vont au-delà de la violation des droits de marque. «Les articles contrefaits peuvent mettre en danger la santé, car des produits chimiques nocifs peuvent avoir été utilisés lors de leur production», met en garde Patricia van Dam. Plus alarmant encore: il existe des preuves que les contrefaçons sont liées au travail des enfants, au travail forcé et aux organisations de type mafieux, selon Amnesty International.