Hockey sur glaceTimo Meier, des grandes paroles aux grands actes
L’Appenzellois Timo Meier sort d’une saison spectaculaire en NHL. La Suisse affronte le Kazakhstan ce mardi à Helsinki (19h20). Après l’Italie et le Danemark, une troisième victoire de rang est programmée.
- par
- Cyrill Pasche
Dimanche contre les Danois, Timo Meier (un but) a démontré avec brio pour quelles raisons la qualité et la précision de ses tirs lui rapportent actuellement six millions de dollars US par saison avec les San Jose Sharks.
Sculpté dans du roc appenzellois, le «Power Forward» deviendra «agent libre» en 2023 et peut envisager de toucher un pactole. Son coéquipier chez les Sharks, le Tchèque Tomas Hertl, a prolongé récemment son bail pour huit années et plus de 65 millions de dollars, soit en moyenne 8,1 millions par saison. Timo Meier peut lui aussi convoiter une telle somme. Chez les Sharks, le club qui l’a drafté au 9e rang en 2015 (la même année que Connor McDavid, numéro un à Edmonton). Ou ailleurs dans la ligue. Tout reste ouvert dans un marché régulé par un Salary Cap (plafond salarial).
Mais pour l’instant, l’Appenzellois, qui participe à son troisième Mondial après 2018 et 2021, ne préfère pas trop penser à son prochain contrat. «Il y aura certainement beaucoup de discussions à mon sujet, de spéculations, c’est certain, reconnaît-il. Et cela sera certainement une phase très excitante de ma carrière. C’est pourtant encore assez éloigné. Je n’arrive pas vraiment à déjà m’y projeter.»
Timo Meier se plaît en Californie sous le maillot des Sharks, une franchise fondée en 1991, la seule équipe qu’il a connue en NHL depuis ses débuts dans la ligue en 2016. «Quand on évoque la Californie, on pense plutôt à autre chose qu’au hockey. Mais il y a une grande tradition, avec des fans fervents. Franchement, c’est cool de jouer au hockey en Californie. J’aime San José, c’est vraiment une bonne ville de hockey, avec un climat agréable. Franchement, que demander de plus?»
35 buts et deux folles soirées
L’attaquant de l’équipe de Suisse a atteint des sommets en carrière cette saison en NHL avec 35 buts (76 points en 77 matches). Et personne n’aura oublié sa folle soirée à cinq buts le 17 janvier à San José contre les Los Angeles Kings. «C’est clair que dans une soirée comme celle-ci, on se sent sur un nuage», explique l’atout offensif numéro un de l’équipe nationale. Meier était alors devenu le premier Shark à réussir pareil exploit, et le cinquième joueur de NHL à marquer cinq fois dans un seul match en 22 années.
Alors qu’on lui reprochait par le passé son manque d’efficacité chronique, Timo Meier a connu un déclic cette saison, devenant d’un seul coup l’un des joueurs les plus efficaces du circuit. «Mon style de jeu m’a toujours permis de me créer beaucoup d’occasions de but. J’ai eu davantage de réussite parce que je me sentais en confiance. Avec la confiance, qui est une part très importante en hockey, on se permet aussi davantage de choses sur la glace.»
Un 35e but mémorable
Ce match à cinq buts a été suivi par un autre fait d’armes retentissant. Le 24 avril en fin de saison régulière avant un dernier match à Las Vegas, le grand rival, le Suisse avait promis que les Sharks «feraient tout leur possible» pour ruiner les derniers espoirs de qualification des Vegas Golden Knights pour les play-off.
Et il a tenu parole en marquant le but égalisateur – son 35e de l’exercice – sur le «buzzer» (à 0’’9 de la sirène) avant que San Jose ne termine le boulot aux tirs au but. «C’était effectivement un sacré match, se souvient-il. Dans ce genre de situations, mieux vaut faire suivre les paroles par les actes!» Ce soir-là, Timo Meier avait assumé ses mots provocateurs jusqu’au bout.
Après l’Italie samedi (5-2) et un Danemark bien plus faible que prévu dimanche (6-0), la sélection de Fischer enchaîne avec un troisième match «facile» au Mondial contre le Kazakhstan, ce mardi à 19h20. Elle pourra sans doute encore dérouler contre l’une des équipes les moins bien cotées et déjà battue 9-1 par les Danois en ouverture du tournoi.
Pour les Suisses, il s’agira avant tout d’être prêt le jour J, lors de la phase à élimination directe. L’objectif est clair: un Top 4, avec au coin de la tête un rêve qui ne date pas d’hier, celui de remporter le titre de champion du monde. «Nous étions tout proches de réussir en 2018 au Danemark, regrette Timo Meier. J’espère avoir la chance de réécrire l’Histoire en notre faveur cette fois-ci. Champion du monde, c’est le but ultime! Nous avons une équipe capable d’y arriver.»
L’Appenzellois, qui n’a pas peur des grands mots, fera-t-il une fois de plus suivre les paroles par les actes?