HockeyLe Lausanne HC reste modeste, mais a marqué son histoire
Il n’y a que quatre saisons dans l’histoire du Lausanne HC où le club vaudois a fait mieux ou aussi bien que cette saison. Mais l’expérience des fans fait qu’ils n’ont pas franchement pris feu pour le moment.
- par
- Robin Carrel
Au LHC, on n’ose plus vraiment s’enflammer. Parce que l’histoire du club n’a été qu’un éternel retour de flammes, justement. Quand tu penses enfin monter en Ligue A, et ben non. Quand tu penses enfin passer un tour de play-off, et ben non. Quand tu penses enfin viser un titre, et ben non. Quand tu penses que tu vas être champion 50 fois lors des 100 prochaines années, et ben là, clairement, non, non et non. Et puis quand tu es Petr Svoboda et que tu penses que t’es un cador et les autres tous de gros débiles, et ben non plus. Ça rend modeste, à force.
Alors que cette année les fans du Lausanne HC auraient pu se la péter la moindre. Leur équipe est sympa à voir jouer, physique juste ce qu’il faut, solide, faite de bons gars, d’étrangers qui font plaisir et il y a des jeunes ou des plus vieux du cru qui brillent devant, derrière et devant le but.
La Vaudoise aréna est une belle patinoire, qui plus est presque citadelle imprenable cette saison, puisque les hommes de Geoff Ward ont formé la meilleure équipe à domicile de l’exercice. Et puis le LHC a battu son record de points en National League/Ligue nationale A avec 91 points, même si c’est dur de comparer avec les autres époques, vu la fluctuation des formats et du nombre d’équipes engagées.
Malgré tout, le Vaudois est resté mesuré, modeste et surtout sur ses gardes. Parce qu’il a l’habitude de se voir arroser de douches glacées dès qu’il s’y est un peu cru, et ce depuis presque toujours. Parce que ce club a longtemps semblé maudit. Il faut toutefois croire que le cimetière indien que les fans évoquaient souvent pour justifier les longues années de malheur dans feu le Centre intercommunal de glace de Malley a été chassé par les travaux de la nouvelle patinoire…
Dans leur histoire tumultueuse, les hockeyeurs lausannois ont quelques titres à faire valoir quand même, il ne faut pas l’oublier. Le CP Lausanne a été sacré en 1911 et le HC La Villa Lausanne titré la saison d’avant, par exemple. Et puis il y a ces finales des «championnats» international ou national du CP Lausanne, perdues en 1912 contre le HC Rosey (0-2 ap) ou respectivement face aux Avants (2-1) et à l’Akademischer Zurich (7-2) la saison suivante, voire devant le Berne HC (7-1) en 1916. Mais ça, c’était un autre temps, et ces équipes n’étaient pas les ancêtres officiels du LHC.
Appelée un temps Montchoisi Hockey Club (quatre 3es places dans les années 40), l’équipe de la capitale olympique qui est redevenue LHC en 1949, n’a, elle, jamais rien gagné, à part des vilains vases de champions de LNB qui ne valent rien et un supertitre de champion de 1re ligue. Et ce Lausanne HC c’est plutôt, comme le dit la chanson, davantage l’équipe qui monte et qui descend, depuis qu’elle existe.
Les play-off ont été introduits en 1986? Le club vaudois a passé seulement deux fois un tour en Ligue nationale A/National League pendant ce temps-là. C’était contre Ambri (préplay-off…) et Langnau, pas forcément des terreurs. Et il s’est fait éliminer à trois reprises, par Berne, Davos et Fribourg-Gottéron.
Autant dire que cette saison devrait presque déjà être célébrée. Le LHC n’a fait mieux que deux fois dans toute son histoire, il vient d’égaler sa meilleure performance en saison régulière dans l’histoire du Championnat de Suisse moderne, mais franchement on ne le sent pas vraiment à Malley, dans les journaux ou sur les réseaux sociaux.
Ça ne va pas empêcher la patinoire d’être rapidement pleine comme un œuf dans les prochains jours pour les séries éliminatoires. Et, là, ça devrait enfin être le feu.