Hockey sur glace – Commentaire: Fribourg-Gottéron doit briser son plafond de verre 

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Hockey sur glaceCommentaire: Fribourg-Gottéron doit briser son plafond de verre

Les Fribourgeois, qui visent ouvertement le titre, n’ont plus gagné une série de play-off depuis 2014. Quant au LHC, il ne peut pas se contenter d’un rôle d’outsider. Les deux clubs romands sont sous pression avant le premier acte du quart de finale vendredi à Fribourg (20h). 

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Lausanne et Fribourg s’affrontent dès vendredi en quarts de finale des play-off.

Lausanne et Fribourg s’affrontent dès vendredi en quarts de finale des play-off. 

Pascal Muller/freshfocus

Du côté du LHC, on se dit que les Lions peuvent aller très loin dans ces play-off. La dynamique est positive, les signaux sont au vert. On se convainc aussi que ce groupe de joueurs qui s’est enfin révélé en 2022 pourra désormais jouer sans pression. Le LHC est dans un fauteuil pour aborder son quart de finale contre Fribourg-Gottéron. 

A Fribourg, c’est l’inverse. Mais les supporters n’ont pas attendu les six défaites de rang et cette fin de saison régulière en roue libre pour se demander si Fribourg-Gottéron allait une fois de plus s’éteindre en play-off. Les doutes sont légitimes. Cela fait huit ans et une série gagnée contre Ambri en 2014 (4-0) que les Dragons n’ont plus eu le moindre succès à cette période de l’année. Ils ont même hérité d’une étiquette dont ils ne se débarasseront qu’en gagnant: trop soft, trop mous, trop welsches, pas assez fort dans la tête pour avoir du succès à l’arrivée du printemps. Les clichés sont tenaces, mais on ne pourra pas leur donner entièrement tort tant que les Fribourgeois n’auront pas enfin brisé leur plafond de verre: les Dragons doivent au moins se hisser en demi-finale. 

On dit aussi de ce groupe de joueurs qu’il s’agit peut-être pour lui de sa dernière chance de remporter le trophée national: Julien Sprunger semble éternel, mais il aura tout de même 37 ans la saison prochaine, tout comme Raphaël Diaz. Reto Berra et David Desharnais auront 36 ans, Andreï Bykov 35 ans, Killian Mottet 32 ans. Le fantasque mais néanmoins génial Chris DiDomenico, lui, ne sera plus là. Qui sait si ce groupe sera toujours aussi fort et compétitif?

Trois matches gagnés depuis 2015

Christian Dubé, lui, joue gros même si son son impact pour ce club ne devrait pas être entièrement remis en question en cas de nouvel échec: avec l’ancien buteur au poste d’entraîneur (depuis 2019), Fribourg-Gottéron est redevenu une équipe de pointe. L’équipe est divertissante, enthousiasmante et sympathique. Elle procure du plaisir et des émotions à ses supporters, qui s’identifient à elle en retour. Le nouveau stade est rempli à chaque match, Fribourg-Gottéron fait de nouveau rêver, l’engouement est total. Tout ceci est tout aussi important, voire davantage, qu’un titre national. 

Fribourg-Gottéron est davantage sous pression que le LHC avant ce premier acte des quarts de finale. Les Dragons le sont même davantage que l’EV Zoug ne l’était il y a 12 mois avant de remporter le titre.

Depuis que Dubé a raccroché les patins (2015), Gottéron n’a toutefois gagné que trois matches de play-off et n’a surtout plus remporté la moindre série. Vu sous un autre angle, depuis que Dubé occupe une fonction stratégique dans l’organisation en tant que directeur sportif ou/et entraîneur, les Dragons n’ont jamais eu de succès en play-off. Même s’il est encore relativement nouveau dans le métier d’entraîneur, le coach/GM de Fribourg-Gottéron jouera une bonne partie de sa réputation de gagnant – en tant que dirigeant – au cours des prochaines semaines.  

Le LHC ne peut pas s’affranchir des attentes

C’est certain, Fribourg-Gottéron est davantage sous pression que le LHC avant ce premier acte des quarts de finale. Les Dragons le sont même davantage que l’EV Zoug ne l’était il y a 12 mois avant de remporter le titre. L’équipe de Suisse centrale était programmée pour gagner depuis plusieurs saisons. Elle a fini par surmonter la pression des attentes extérieures – mais sans pression du public toutefois en raison des huis clos – pour atteindre son objectif ultime au printemps dernier. 

Mais les Vaudois ne pourront pas abattre cette carte d’outsider «heureux d’être là» bien longtemps. Si les Lions se sentent libérés des attentes de gagner le titre de champion de Suisse pour la seule raison qu’ils ont terminé au 7e rang de la saison régulière et ont dû passer par les préplay-off pour se qualifier, alors la «culture de la gagne» auto-proclamée et tant vantée par le directoire vaudois depuis quelques années n’est définitivement que du vent.

Pour le LHC autant que pour Fribourg-Gottéron, une élimination en quarts de finale aura le poids d’un échec.

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