Hockey sur glaceSerge Pelletier à Augsburg: «J’ai sauté sur l’occasion»
L’entraîneur québécois va diriger son premier match en Allemagne ce dimanche. Il est revenu sur son choix de tenter l’aventure à l’étranger pour la première fois de sa carrière.
- par
- Chris Geiger
Serge Pelletier (56 ans) est une figure incontournable du hockey helvétique. Depuis la saison 1989/1990, le Québécois écume les patinoires du pays week-end après week-end. Après 32 ans d’une indéfectible fidélité à la Suisse, l’ancien homme fort de Lugano, FR Gottéron, Zoug, Ambri-Piotta ou encore La Chaux-de-Fonds s’apprête à vivre sa première aventure hors des frontières nationales.
Intronisé mardi à la tête des Augsburger Panther, le technicien va vivre sa première rencontre à la tête de sa nouvelle équipe ce dimanche après-midi (16h30) à Iserlohn, face aux Roosters. Une rencontre importante dans la course aux séries finales, les Panthers (11e, 47 points) précédant les Roosters (12e, 42 unités, mais trois matches en moins) au classement de la DEL.
C’est d’ailleurs cette mission de qualifier ses nouvelles couleurs pour les play-off (places 1 à 6) ou les pré-play-off (rangs 7 à 10) qui a convaincu Serge Pelletier de déposer ses valises en Bavière. «Il existe effectivement une opportunité de se qualifier pour les play-off dans un premier temps, d’aller plus loin par la suite, confirme le Canado-Suisse. Il y a donc beaucoup d’enjeux. Le challenge est intéressant.»
Contrat de courte durée
Ce dernier devrait durer uniquement jusqu’au terme de l’exercice en cours. Pourquoi? «J’ai signé jusqu’au terme de la saison et c’était ma volonté, explique-t-il. Je veux voir comment le championnat va se dérouler, comment est la vie en Allemagne. Dans un premier temps, je veux vivre cette expérience. Ensuite, on analysera le tout et on verra comment ça va se passer. Je pourrais alors très bien continuer ici, mais également rentrer en Suisse.»
Une déclaration qui pourrait raviver les espoirs des dirigeants du HC Ajoie, lesquels faisaient du natif de Montréal l’homme idéal pour succéder à Gary Sheehan à la bande jurassienne. «Après avoir relevé Lugano, en les faisant passer du 11e au 2e rang (ndlr: la saison dernière), en les qualifiant au passage pour la Champions League, c’est clair que mon profil peut intéresser, glisse-t-il, malicieusement. Dans le championnat de Suisse, je sais où je mets les pieds après le nombre d’années que j’y ai passé.»
C’est tout l’inverse pour la DEL, même si Serge Pelletier possède quelques bases. «Cette expérience va me donner l’occasion de découvrir un nouveau championnat, de nouveaux étrangers. Car avec dix mercenaires, la DEL permet aux entraîneurs d’élargir leur horizon. Il s’agit d’un championnat intéressant. J’ai souvent joué contre des équipes allemandes lorsque j’étais à la tête de formations suisses. Récemment, elles ont d’ailleurs eu passablement de succès en Champions League.»
Au regard de ces éléments favorables, le technicien de 56 ans avoue n’avoir pas hésité longtemps lorsque le club allemand l’a démarché. «J’ai effectivement sauté sur l’occasion car j’ai trouvé le challenge intéressant. Découvrir un nouveau championnat, voir d’autres joueurs et me confronter à d’autres systèmes de jeu est intéressant pour un entraîneur. C’est passionnant pour un coach de sortir de sa zone de confort et de relever de nouveaux challenges, surtout pour moi qui connaissais déjà parfaitement le championnat de Suisse.»
Depuis son renvoi de Lugano en mai dernier, le Québécois n’est pas resté les bras croisés dans l’attente d’un coup de fil. Au contraire. Il a continué à suivre assidûment la National League et tenir à jour ses fichiers. «J’ai regardé beaucoup de matches en attendant de trouver un nouvel emploi, détaille-t-il. J’ai analysé la manière de jouer des différentes équipes. Étant donné que j’ai déjà été directeur sportif par le passé, je profite toujours de ces périodes pour évaluer les joueurs de toutes les équipes. C’est le travail que j’ai effectué au cours des derniers mois. J’ai corrélé ce travail avec les statistiques avancées afin de connaître l’impact de chaque joueur sur le jeu de leur équipe. Ça permet d’avoir une bonne évaluation de chaque individu du championnat.»
Directement dans le bain
S’il avait su l’identité de son futur club, Serge Pelletier aurait certainement profité de cette période pour approfondir ses connaissances dans la langue de Goethe. «Je me débrouille déjà en allemand, mais ce sera évidemment une bonne opportunité de le parfaire», se marre-t-il.
Dans l’immédiat, le coach canado-suisse, qui a donné son premier entraînement jeudi, a du pain sur la planche. «Je suis directement dans le bain et les premiers jours seront intenses, reconnaît-il volontiers. L’objectif est de mieux connaître l’équipe le plus rapidement possible. Ça passera par de l’analyse à la vidéo des derniers matches de ma formation afin de savoir quels ajustements sont nécessaires. Quand on arrive dans un nouveau club, il y a toujours beaucoup de nouvelles choses avec lesquelles se familiariser. Mais il n’y a pas de temps à perdre.»
Les choses sérieuses commencent, en effet, ce dimanche avec la reprise de la DEL. Alors que les Jeux olympiques battent leur plein, la Ligue allemande a décidé d’anticiper sa date de rentrée afin de rattraper les nombreuses rencontres reportées en raison de la pandémie de Covid-19. Au grand dam des équipes ayant des joueurs présents à Pékin.