Mouvements d’ultradroite en FranceHuit personnes en garde à vue après un cortège interdit à Lyon
Une «centaine» de personnes a participé à un défilé non déclaré lundi soir. Ce rassemblement serait lié à la mort de Thomas, qui illustre à leurs yeux la montée de l’insécurité.
Huit personnes, six hommes et deux femmes, ont été interpellées et placées en garde à vue, soupçonnées d’avoir participé à un cortège non déclaré organisé par l’ultradroite dans le centre ville de Lyon lundi soir, a indiqué mardi la préfecture à l’AFP. Une «centaine» de personnes ont déambulé sur la presqu’île, en plein centre de Lyon aux alentours de 20h lundi, avant d’être dispersées par les forces de l’ordre.
Huit ont été interpellées «plus tard dans la soirée», dans le «cinquième arrondissement», quartier fief de l’ultradroite lyonnaise, a précisé la préfecture.
Groupuscule d’ultradroite
Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook du groupe «Les Remparts», des individus masqués tiennent une banderole «l’immigration tue» et crient «Islam hors d’Europe».
Un rassemblement «pour Thomas» dans un autre quartier, à l’appel des Remparts, avait été interdit par la préfecture. Les Remparts est un groupuscule d’ultradroite lyonnais bâti sur les cendres de Génération identitaire, collectif dissous en mars 2021.
Jugement
Plus tôt dans la journée lundi, six personnes avaient été condamnées à des peines de six à dix mois de prison pour avoir participé à des manifestations de l’ultradroite, dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme, FR), dont sont issus certains des suspects liés au drame de Crépol (Drôme, FR). Sept autres personnes ayant participé aux mêmes évènements doivent être jugées le 6 février devant le tribunal correctionnel de Valence (Drôme, FR), selon le parquet.
Depuis le drame, les groupuscules d’ultradroite ainsi que l’extrême droite parlementaire et une partie de la droite ont abondamment commenté la mort de Thomas, 16 ans, qui illustre à leurs yeux la montée de l’insécurité dans les zones rurales. Lyon est l’une des places fortes de l’ultradroite en France: entre 300 et 400 personnes y seraient membres de la mouvance, selon les autorités locales.