Polémique sur l’asileRéfugiés contre locataires: le ministre UDC présente ses excuses
Le conseiller d’État argovien Jean-Pierre Gallati a fini par réagir à propos du cas de Windisch (AG), où une promotion immobilière est à l’origine du problème.
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Jean-Pierre Gallati, Chef du Département de la santé et des affaires sociales d’Argovie.
20 MinutenLa polémique n’a pas cessé en Suisse alémanique, au sujet de l’affaire de la commune de Windisch. La semaine dernière, 49 personnes habitant dans 32 appartements à loyers bas ont reçu leur lettre de congé. Ils ont appris que le canton allait y loger une centaine de réfugiés à leur place. Cette situation a soulevé une vague d’indignation, notamment politique. L’UDC en a profité pour dénoncer la politique de l’asile menée par Élisabeth Baume-Schneider.
Après deux jours de polémiques, les faits sont, en réalité, bien plus complexes que la colère qu’ils ont soulevée. Tout commence lundi avec un communiqué de la présidente de la commune, Heidi Ammon (UDC), adressé aux habitants: «Afin de pouvoir accueillir les demandeurs d’asile, le propriétaire de la propriété a résilié fin juin les baux des 49 locataires précédents». En fait, il s’agissait d’un raccourci trompeur.
Rien à voir avec les réfugiés
Mercredi, le promoteur qui a racheté ces immeubles vétustes l’automne dernier a écrit à la SRF pour donner son point de vue. Ce professionnel de l’immobilier, qui dirige plusieurs sociétés, explique que son objectif est de raser ces vieux bâtiments pour en faire des neufs. Selon lui, c’est la seule raison qui fait que les locataires ont reçu une lettre de congé et cela n’avait rien à voir avec les réfugiés.
Un contrat de trois ans
C’est ensuite que le canton a demandé au propriétaire si, avant leur destruction, ces logements pouvaient temporairement accueillir des réfugiés et être adaptés pour des mineurs non accompagnés demandeurs d’asile. Plutôt que de laisser ces immeubles vides, le propriétaire a accepté la proposition du canton. Selon «Blick», un contrat a été signé pour trois ans. Le propriétaire se dit désolé pour les locataires, qui auraient de toute façon reçu une lettre de congé, un jour ou l’autre. La situation avec les réfugiés a, semble-t-il, seulement précipité les choses.
Une mauvaise évaluation
Selon le «TagesAnzeiger», la présidente de la commune est fâchée contre le canton qui a mal communiqué dans cette affaire. Au canton, c’est son collègue de parti, Jean-Pierre Gallati (UDC), qui est responsable de la gestion de l’asile. Après plusieurs jours de silence, celui-ci a envoyé un communiqué mercredi en fin de journée où il présente finalement des excuses «aux locataires concernés et au Conseil municipal de Windisch». Il explique que son département a fait une mauvaise évaluation de la situation de ces bâtiments et qu’il n’avait pas prêté attention «aux effets des résiliations sur les locataires».
Des solutions pour tous
Dorénavant, le canton veut rechercher une solution pour les personnes concernées, en concertation avec la commune et le propriétaire: «L’objectif est que les gens puissent rester chez eux jusqu’à ce qu’ils aient une solution de remplacement», écrit le département. Tout le monde va donc se mettre dorénavant autour d’une table pour discuter. Il aurait peut-être fallu commencer par là.