Argentine: Cinq arrestations pour menaces au candidat Massa

Cinq personnes ont été interpellées vendredi et samedi en Argentine, à la veille du second tour de l’élection présidentielle, à la suite de menaces visant le candidat gouvernemental Sergio Massa ou des membres de sa famille, selon des sources concordantes.

Trois hommes et une femme de 26 à 56 ans ont été interpellés vendredi dans la ville de Cordoba (nord), dans la province du Chaco (nord) et à Buenos Aires, selon des sources policières citées par l’agence officielle Telam. Une cinquième, une jeune femme de 18 ans, a été arrêtée samedi à Salta (nord), a confirmé le ministre de la Sécurité Anibal Fernandez. La nature des menaces n’a pas été précisée, mais la jeune femme arrêtée samedi aurait proféré des menaces de mort directes contre Tomas, le fils cadet de Sergio Massa âgé de 17 ans, via la messagerie Instagram, selon des sources judiciaires citées par le site Infobae.

Une juge fédérale avait lancé une enquête jeudi, après une série de messages menaçants interceptés sur les réseaux sociaux, et une plainte en début de mois de l’épouse de Sergio Massa. La juge a aussi ordonné une protection rapprochée de la famille Massa. Le ministre-candidat, 51 ans, a évoqué vendredi l’incident en marge d’une rencontre avec des entrepreneurs, révélant que sa «famille est à présent sous sécurité, en raison de menaces répétées».

Samedi, il a publié sur son compte X (ex-Twitter) un message pour remercier «toutes celles et ceux qui nous ont écrit pour s’inquiéter des menaces que nous avons reçues».

Un climat tendu, agressif notamment sur les réseaux sociaux, a vicié la campagne du second tour de la présidentielle dimanche, un scrutin extrêmement indécis entre le centriste Sergio Massa et l’économiste ultralibéral et «antisystème» Javier Milei, 53 ans.

Illustration de cette aigreur, Javier Milei s’est fait chahuter vendredi soir à l’opéra, hué par une partie de l’assistance – mais applaudi par une petite autre – aux cris de «Milei, ordure, tu es la dictature !» Un rare chahut au prestigieux Teatro Colon de Buenos Aires, qui a retardé d’une dizaine de minutes le «Madame Butterfly» de Puccini. Le directeur du Teatro Colon Jorge Telerman a «dénoncé sans réserve une expression d’intolérance».