BienneMenace sur la braderie biennoise: peur sur la ville!
Reporté de trois mois, le plus grand rassemblement populaire de la cité bilingue doit faire face à la pandémie et à la guerre des gangs.
«S.v.p., n’allez pas à la braderie ce week-end», supplie un message qui circule sur Facebook. Pourquoi bouder la braderie biennoise? «Un gang de La Chaux-de-Fonds veut venir avec des armes à feux», peut-on lire sur les réseaux sociaux. La peur de représailles découle de la mort d’un Chaux-de-Fonnier d’origine congolaise tué dimanche dernier par un Biennois dans le quartier lausannois du Flon.
La guerre des gangs oppose le «47» (addition du début des codes postaux de La Chaux-de-Fonds et du Locle, 2300 et 2400) au «2CZ» (contraction de «2 Cinq Zéro», début du code postal de Bienne, 2500). Et la braderie biennoise n’avait vraiment pas besoin d’une rivalité exacerbée entre deux bandes rivales.
Secteur grillagé
Reportée à l’automne à cause du Covid-19, cette fête sert traditionnellement à remplir les caisses de diverses sociétés qui tiennent leurs stands de boissons ou de nourriture. Cette année, à la place Centrale, le secteur festif est grillagé, son accès étant soumis au pass sanitaire, avec à disposition un centre de tests valables 48 heures.
«Nous avons obtenu toutes les autorisations nécessaires», indiquent les organisateurs. De vendredi 18 heures à dimanche à 19 heures, la police cantonale bernoise sera présente pour surveiller des «groupements de jeunes personnes montrant un certain potentiel de conflit», selon les termes rapportés par «Le Temps».
Paradoxe historique
Paradoxalement, la braderie biennoise trouve son origine il y a 86 ans à… La Chaux-de-Fonds. Explication: en 1935, Emil «Miggi» Tièche, gérant d’une parfumerie, s’est rendu de Bienne à La Chaux-de-Fonds pour assister à un match de football avec deux amis, le publicitaire Carlo Schneeberger et le maître-coiffeur Max Oester.
Ce dimanche de derby régional, les trois Biennois ont fêté la victoire de leur équipe à la Braderie de La Chaux-de-Fonds. «Et si on faisait quelque chose comme ça à Bienne?» se sont-ils demandé. En pleine crise économique, il s’agissait d’animer des rues commerçantes désertées tout en remontant le moral de la population avec une fête populaire, chose faite les 4 et 5 juillet 1936.