FranceLa raclette interdite au marché de Noël de Strasbourg
La Municipalité veut favoriser les produits locaux et artisanaux. Mais la série d’interdits promulguée fait polémique.
- par
- Renaud Michiels
Ça n’a rien à voir avec une décision antisuisse, mais ça passe très mal quand même: cette année, les raclettes seront interdites au célèbre marché de Noël de Strasbourg. La Municipalité a en effet décidé de privilégier les produits locaux et artisanaux. Et a par conséquent émis une liste de produits interdits à la vente, qui fâche des commerçants comme des élus.
Cette année, donc, pas question de vendre des raclettes. Mais aussi du pop-corn, des donuts, du poulet grillé, du champagne et encore des tartiflettes, qu’il s’agit de remplacer par des munstiflette, à base du munster, plus local, expliquent les «Dernières Nouvelles d’Alsace».
Côté artisanat, la décision de la Municipalité de la ville alsacienne débouche sur une autre série d’articles interdits à la vente: le serre-tête, les bottes de Noël, les parapluies, les articles de vannerie, les ponchos, les casquettes, les articles de Noël pour chiens et chats…
«Police du bon goût»
Mais plusieurs médias français notent qu’on trouve de nombreuses incohérences dans ces listes d’interdits. Ainsi, sont autorisés «sous réserve», des produits qui n’ont rien de locaux comme des paninis, des samoussas, hot-dogs ou loukoums. De même, s’il est interdit de vendre des casquettes ou parapluies, il est possible de commercialiser des décapsuleurs ou dentifrices s’ils respectent l’«esprit de Noël». La logique est difficile à saisir.
Informés le 5 octobre, certains commerçants se sont déjà plaints auprès de la mairie, relate BFMTV. Ils affirment avoir déjà commandé des produits qu’ils n’auront pas le droit de vendre.
Des élus ont aussi dit leur mécontentement, à l’image de la conseillère municipale Anne-Pernelle Richardot. Elle a fustigé une mesure mise en place «par ignorance ou par dogmatisme» et qui n’a «aucun autre objectif» que de «fracturer» la ville.
«Interdire les pop-corns mais autoriser les hot-dogs et les loukoums, est-ce que ça renforce vraiment l’authenticité et l’esprit de Noël?!?» s’est de son côté interrogé l’élu Alain Fontanel. Et de balancer: «Avec cette police du bon goût et de l’écologie, la mairie se trompe de combat.» Quant à la socialiste Anne-Pernelle Richardot, elle a carrément évoqué un «wokisme à la con»,
Le marché de Noël de Strasbourg débutera le 25 novembre.