Ligue des champions de hockeyCommentaire: ne confondons pas ambition et arrogance
Genève-Servette dispute, ce mardi soir (19h30), la finale de la Ligue des champions contre les Suédois de Skelleftea. Les Aigles ont cloué le bec à leurs détracteurs.
- par
- Chris Geiger
Six mois que l’aventure continentale de Genève-Servette a commencé. Quelques semaines supplémentaires que cette date du 20 février 2024 a été entourée dans l’agenda par Jan Cadieux. Comme pour le sacre national, l’entraîneur grenat et l’ensemble du GSHC sont en passe de réussir leur coup. Sur la scène européenne, cette fois-ci.
Souvent perçue comme de l’arrogance une fois les frontières cantonales franchies, l’ambition des Aigles est, au contraire, à saluer. Oui, de ce côté-ci de la Sarine, il est aussi possible de jouer les premiers rôles, même de triompher. Aux Vernets, le temps des faire-valoirs est révolu.
Au sein de la vénérable patinoire genevoise, personne toutefois ne s’est réveillé un beau matin et a décrété que la Cité de Calvin allait devenir, un soir d’avril 2023, la capitale suisse du hockey sur glace. Et qu’elle serait la prestigieuse hôte de la finale de la Ligue des champions, 173 jours plus tard.
Travail méticuleux
Non, ces marqueurs temporels indélébiles dans l’histoire de Genève-Servette viennent couronner des années d’un travail méticuleux en coulisses, d’une construction d’équipe pierre par pierre, dont chaque retouche a été minutieusement pesée et analysée par le directeur sportif Marc Gautschi, et d’une gestion intelligente d’un budget il est vrai conséquent.
Ils récompensent aussi des vertus de patience et d’abnégation. Les finales perdues en 2008 et 2010, au milieu de l’ère Chris McSorley, sont intervenues trop tôt dans le développement du club. Celle de 2021, douloureuse, est à la base des succès d’aujourd’hui.
Certes, Genève-Servette va peut-être aussi devoir passer par une désillusion en Coupe d’Europe, ce mardi soir (19h30) face aux Suédois de Skelleftea, avant de pouvoir célébrer un titre. Mais personne ne pourra ôter aux Grenat, qui ont joint les actes aux paroles, leur remarquable parcours.
Place forte
En se qualifiant pour la finale, le champion de Suisse en titre a tenu son rang et respecté une compétition que ne demande qu’à grandir. De quoi, espérons-le, lancer une tendance chez les autres représentants helvétiques, plus forts pour crier sur tous les toits que le championnat de National League est le meilleur du continent que pour performer lorsqu’ils sont engagés dans ce tournoi.
Ce mardi, les Aigles ont la possiblité de redonner à la Suisse du hockey sur glace une certaine crédibilité, pendant que l’équipe nationale s’enlise dans les défaites et les décisions risibles. Surtout, ils peuvent ajouter une Ligue des champions dans leur armoire à trophées, aux côtés des deux Coupes Spengler (2013, 2014) et de la médaille de champion de Suisse (2023).
De quoi renforcer leur statut de place forte du pays. Que ça plaise, ou non.