Hong Kong: Un activiste en phase terminale de cancer emprisonné

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Hong KongUn activiste en phase terminale de cancer emprisonné

Un militant gravement malade a été incarcéré mardi, pour tentative de sédition, après avoir planifié une manifestation contre les JO d’hiver de Pékin.

Koo Sze-yiu rejoint une longue liste de militants emprisonnés dans le cadre de la répression de toute dissidence par Hong Kong.

Koo Sze-yiu rejoint une longue liste de militants emprisonnés dans le cadre de la répression de toute dissidence par Hong Kong.

AFP

Koo Sze-yiu, 75 ans, a été condamné à neuf mois de prison. L’homme avait été arrêté le 4 février, jour de l’ouverture des JO de Pékin, après avoir annoncé son intention de manifester devant le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong. Le lendemain, il avait été inculpé de «tentative de ou préparation en vue de commettre un acte ou des actes avec une intention séditieuse».

Le juge Peter Law a estimé que cette affaire «grave» exigeait une peine dissuasive. L’activiste de longue date s’est montré provocant devant le tribunal, déclarant que «l’emprisonnement fait partie de (sa) vie». «Cela ne me dérange pas d’être un guerrier pour le mouvement démocratique, et cela ne me dérange pas d’être un martyr pour la démocratie et les droits de l’homme», a-t-il déclaré.

Liberté d’expression

Koo rejoint une longue liste de militants emprisonnés dans le cadre de la répression de toute dissidence par Hong Kong, lancée à travers une loi sur la sécurité nationale, après les grandes manifestations pro-démocratie de 2019. Même si la sédition invoquée dans cette affaire date de l’époque coloniale, les tribunaux abordent désormais ces affaires avec la même sévérité que les actes mettant en péril la sécurité nationale.

Les avocats de Koo ont fait valoir que la manifestation prévue était un exercice de la liberté d’expression et que l’accusation de sédition était inconstitutionnelle. Mais, selon le magistrat, les slogans sur les pancartes, qui disaient «à bas le Parti communiste et la dictature du parti unique», visaient à renverser le régime et risquaient de raviver un mécontentement à l’égard du gouvernement de Pékin, déjà au cœur du mouvement de 2019.

«Le gouvernement chinois a détruit la liberté et la démocratie à Hong Kong», a-t-il réagi à l’annonce de sa peine, avant de critiquer le traitement réservé par Pékin aux dissidents en Chine continentale, évoquant des procès opaques et de longues peines de prison. «En comparaison de ce qu’ils vivent, mon sacrifice n’est rien». Né dans la ville chinoise de Zhongshan, Koo s’est d’abord opposé au gouvernement colonial portugais de Macao, avant de s’en prendre avec virulence à l’autoritarisme, de Pékin à Hong Kong.

Incarcéré au moins onze fois depuis 2000, on lui a diagnostiqué un cancer du rectum en 2020.

(AFP)

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