FranceIl invente un kidnapping pour éviter un contrôle
Dans la région parisienne, un trentenaire a été condamné pour une dénonciation mensongère.
- par
- R.M.
Dans la région parisienne, un homme n’a pas hésité à inventer un enlèvement pour éviter un contrôle routier. Résultat: les policiers avaient dû déployer de grands moyens pour rien. Mais l’affabulateur a finalement été retrouvé et condamné.
Le mardi 28 février vers 21 h 30 dans la commune de Boissy-le-Châtel, en Seine-et-Marne, un homme a téléphoné à la police. Il a affirmé qu’il venait d’assister à un enlèvement. Quatre hommes, armés de fusils et de battes de base-ball, venaient de forcer un homme à monter dans une Peugeot 207 puis avaient pris la fuite, a-t-il juré. L’individu au téléphone précisait qu’il n’avait pas pu relever le numéro de la plaque.
Une patrouille a été immédiatement envoyée sur place mais les agents n’ont rien trouvé. Et le «témoin» qui avait téléphoné avait disparu.
«Un boulot monstre»
Dans les jours qui ont suivi, ce soi-disant kidnapping a mobilisé de nombreux agents de la police judiciaire de Meaux. Mais leurs investigations n’ont évidemment rien donné. «Cette affaire a été prise très au sérieux par la police et le parquet de Meaux. Toutes les hypothèses ont été envisagées. C’est un boulot monstre pour essayer de retrouver quelqu’un», confie un policier au «Parisien».
Les enquêteurs ont fini par contacter l’homme qui avait signalé l’enlèvement. Ce trentenaire a alors avoué avoir tout inventé. Il a été convoqué.
L’homme s’est rendu au commissariat mercredi dernier et a été placé en garde à vue. Il a alors avoué les raisons de son mensonge. Gérant automobile, il était allé récupérer une voiture avec deux employés, le soir du 28 février. L’un d’eux avait pris le volant.
Pas de papiers, pas de permis
Les trois hommes étaient alors tombés sur un contrôle de police. Or le conducteur était en situation irrégulière en France, n’avait pas de permis et avait consommé des stupéfiants… Le trentenaire avait alors inventé le kidnapping pour que les policiers s’en aillent.
Il a été condamné jeudi par le tribunal de Meaux à 4 mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende. Ça aurait pu être pire, note le quotidien français, citant l’article 434-21 du Code pénal: «dénoncer mensongèrement à l’autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d’un crime ou d’un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d’inutiles recherches est puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende.»
Une procédure concernant l’homme sans papiers qui était au volant est également en cours.