Commentaire: à Berne, le camp bourgeois sort renforcé, sauf le PLR

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CommentaireÀ Berne, le camp bourgeois sort renforcé, sauf le PLR

La progression de l’UDC et l’accession du Centre à la troisième place du podium des partis marquent ces élections, qui ne changent pas grand-chose sur le fond.

Eric Felley
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Eric Felley
Dimanche soir, les présidents du camp bourgeois, Marco Chiesa (UDC), Thierry Burkart (PLR) et Gerhard Pfister (Centre) ont évoqué l’avenir d’une Suisse encore plus à droite.

Dimanche soir, les présidents du camp bourgeois, Marco Chiesa (UDC), Thierry Burkart (PLR) et Gerhard Pfister (Centre) ont évoqué l’avenir d’une Suisse encore plus à droite.

Fabrice Coffrini/AFP

Eh bien, c’est fait. Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique, avec 14,6% de l’électorat Le Centre devient le troisième parti de Suisse devant le PLR à 14,4%. C’est peu certes, mais comme dans une course de ski, ce sont les centièmes qui comptent pour départager qui monte ou pas sur le podium. Dans un premier temps, le camp bourgeois ne va pas s’affoler pour si peu, mais à Berne, cela marque un tournant symbolique dans les rapports de force qui font la politique.

Le PLR ne peut plus se comporter dorénavant comme le grand frère du Centre et toiser ses élus avec condescendance. Même si le président du Centre, Gerhard Pfister, a dit que cela ne devrait pas avoir d’influence sur la composition actuelle du Conseil fédéral, il n’en reste pas moins que quelque chose a changé ce dimanche et que peu à peu les «centristes» vont prendre conscience de leur nouveau classement. L’UDC a d’ailleurs déjà averti qu’elle était favorable à la concordance traditionnelle: les trois partis ayant le plus grand nombre d’électeurs ont droit à deux sièges au Conseil fédéral et le quatrième parti a droit à un siège. Un point c’est tout.

Cela promet des votes très serrés

Hormis cette nouvelle donne, les résultats de ce dimanche ne changent pas grand-chose à la politique commune des trois partis bourgeois à Berne. Contrairement à la législature 2015-2019 – où l’UDC et le PLR avaient 101 voix au Conseil national sur 200 - ils ont cette fois 90 élus, mais si on ajoute les 5 élus du MCG, de la Lega et de l’UDF, ils ne sont pas loin de la majorité. En face, la gauche rose-verte a perdu 5 sièges. Mais une majorité est toujours possible contre le binôme UDC-PLR avec Le Centre, le PEV, la gauche et les Vert’libéraux qui totalisent 105 sièges. Tout cela promet des votes très serrés à la Chambre du peuple.

Ces calculs montrent que ces élections fédérales ne bouleversent pas les fondamentaux aux Chambres fédérales. Sans oublier que le Conseil des États reste largement dominé par la droite conservatrice qui veille au grain. La vague de l’écologie politique de 2019 n’a eu en réalité que peu d’influences sur les décisions prises à Berne. Les présidents du bloc bourgeois ont scellé un pacte afin d’assurer une politique commune libérale et favorable à l’économie dans tous les domaines. Et cela va continuer ainsi. Et peut-être que l’UDC ne pourra plus continuer à prétendre que la Suisse est gouvernée à gauche.

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