Japon: Des ouvriers ont piqué de la ferraille radioactive à Fukushima

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JaponDes ouvriers ont piqué de la ferraille radioactive à Fukushima

Le ministère de l’Environnement ignore le degré de radioactivité des pièces de métal, mais déclare qu’elles faisaient partie de structures internes, moins exposées à l’accident nucléaire.

D’intenses travaux de décontamination ont été menés à Fukushima, depuis la catastrophe de 2011 et la centrale est en cours de démantèlement.

D’intenses travaux de décontamination ont été menés à Fukushima, depuis la catastrophe de 2011 et la centrale est en cours de démantèlement.

via REUTERS

Au Japon, des ouvriers ont volé et vendu de la ferraille potentiellement radioactive venant d’un chantier près de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé, jeudi, le ministère de l’Environnement. Les faits se sont produits il y a quelques mois, sur le chantier de démolition d’un musée-bibliothèque à Okuma, une localité voisine de la centrale de Fukushima Daiichi, qui avait été totalement évacuée jusqu’en 2019, à cause des radiations entraînées par l’accident nucléaire de 2011, lui-même provoqué par un gigantesque tsunami.

L’entreprise chargée du chantier s’est rendu compte des vols, fin juillet, et a aussitôt informé le ministère, qui coopère avec la police enquêtant sur cette affaire, a déclaré Kei Osada, un responsable du ministère.

Des sources proches du dossier ont confié au quotidien japonais «Mainichi» que des ouvriers avaient illégalement revendu de la ferraille récupérée sur le site à d’autres entreprises, pour environ 900’000 yens (un peu plus de 5500 francs).

Probabilité «faible»

Ces matériaux n’ont pas fait l’objet d’un contrôle de leur niveau de radioactivité avant d’être volés et leur degré de dangerosité est donc inconnu, a expliqué Kei Osada. La probabilité qu’ils soient hautement radioactifs est cependant faible, car ils devaient faire partie de structures internes en acier du bâtiment qui n’ont «sans doute pas été exposées aux niveaux élevés de radiation au moment de l’accident nucléaire».

D’intenses travaux de décontamination ont été menés à Fukushima, depuis la catastrophe de 2011, le pire accident nucléaire au monde depuis celui de Tchernobyl, en 1986. Cela a progressivement permis aux habitants évacués d’être autorisés à revenir vivre sur place. Peu d’entre eux ont cependant franchi le pas et des zones interdites demeurent, représentant encore 2,2% de la superficie du département de Fukushima, soit un peu plus de 300 kilomètres carrés.

En cours de démantèlement

Par ailleurs, le Japon a commencé, depuis fin août, à rejeter dans l’océan Pacifique de l’eau de la centrale de Fukushima, en cours de démantèlement. Cette eau a été traitée au préalable pour éliminer la plupart de ses substances radioactives, à l’exception du tritium.

Ce radionucléide n’est dangereux qu’à hautes doses concentrées, mais en dépit de nombreuses mesures de sécurité prises par le Japon et le feu vert de l’Agence internationale de l’énergie atomique, la Chine a violemment dénoncé cette opération et suspendu toutes ses importations de produits de la mer japonais.

(AFP)

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