Le Conseil fédéral condamne les indiscrétions mais rétablit sa confiance

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Fuites CovidLe Conseil fédéral a entendu Berset et évoque une confiance «rétablie»

Le gouvernement s’est penché longuement sur les indiscrétions de son département durant la pandémie. Le Fribourgeois a réaffirmé n’avoir pas eu connaissance des fuites.

Christine Talos
par
Christine Talos
Alain Berset devant la presse ce mercredi à Berne.

Alain Berset devant la presse ce mercredi à Berne.

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La presse était aux aguets mercredi pour la première conférence de presse du Conseil fédéral de l’année. Il faut dire que c’est Alain Berset qui s’est présenté pour évoquer officiellement la mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers. Mais il était surtout attendu pour l’affaire des «Corona-leaks», du nom des indiscrétions de son département en faveur du groupe Ringier pendant la pandémie. Des fuites qui font l’objet désormais d’une enquête parlementaire de la part des commissions de gestion du Parlement.

Le sujet a été également abordé lors de la traditionnelle séance du gouvernement ce mercredi, lors d’une «assez longue discussion», selon le Fribourgeois. Et c’est le porte-parole du gouvernement, le vice-chancelier André Simonazzi qui a résumé la position du collège.

«Le Conseil fédéral a mené aujourd’hui une discussion approfondie. Le président de la Confédération s’est récusé pour une partie de la discussion, la vice-présidente du Conseil fédéral l’a ensuite tenu informé de la teneur de cette discussion avant qu’il ne poursuive sa discussion sur ce thème», a-t-il indiqué dans une déclaration. En clair: Alain Berset a quitté la salle pour permettre à ses collègues de discuter avant de revenir.

Le Conseil fédéral condamne

«Le Conseil fédéral souligne qu’un climat de confiance, tant à l’interne que vis-à-vis de l’extérieur, est nécessaire à la qualité de ses prises de décisions. Les indiscrétions nuisent au travail au sein du collège, à sa crédibilité et aux intérêts du pays. Il ne tolère pas les indiscrétions et les condamne fermement», a-t-il ajouté.

André Simonazzi a encore souligné qu’Alain Berset avait affirmé devant ses collègues ne pas avoir eu connaissance de telles fuites. «Sur la base de ses déclarations, le Conseil fédéral entend mener la conduite des affaires sur la base d’une confiance rétablie», a-t-il dit. Le gouvernement a en outre pris acte de l’ouverture d’une enquête parlementaire et souhaite que celle-ci «soit conduite rapidement dans l’intérêt de la confiance nécessaire dans les institutions».

«Disponibilité complète» d’Alain Berset

De son côté, Alain Berset a précisé qu’il avait indiqué «une disponibilité complète à donner le contexte, les éléments et toutes les informations dont j’ai eu connaissance aux commissions de gestion». Pour lui, tout cela doit se faire «dans le cadre des institutions» ce qui a été le cas mercredi au Conseil fédéral, selon lui. Il a encore indiqué se réjouir du lancement de l'enquête.

La presse a essayé ensuite, pendant près de 15 minutes, de le bombarder de questions pour en savoir davantage. Mais elle s’est fait remettre en place fermement par André Simonazzi qui s’en est tenu à chaque fois à la déclaration officielle; ou par Alain Berset lui-même qui a répété à l’envi réserver ses commentaires aux commissions de gestion.

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