Législatives françaisesLes socialistes et les Insoumis concluent un accord historique
Après une semaine de négociations, les deux formations de gauche se sont entendues mercredi sur l’épineux dossier des circonscriptions.
La France insoumise et le Parti socialiste ont annoncé mercredi avoir conclu leur accord pour les législatives après être tombé d’accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions, un texte qui sera soumis à l’approbation interne des socialistes jeudi.
«Nouvelle union populaire écologique et sociale»
«Nous voulons faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale (RSA sous condition de travail gratuit et retraite à 65 ans) et battre l’extrême droite», déclarent les deux formations dans un communiqué commun. Cet accord parachève ceux déjà conclus par La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon avec les écologistes et les communistes, ce qui a débouché sur la création d’une «nouvelle union populaire écologique et sociale».
Porté par ses près de 22% des voix et sa troisième position au premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon tente de former une coalition afin d’obtenir une majorité des 577 sièges à l’Assemblée nationale et d’imposer ainsi un partage du pouvoir au chef de l’État, le centriste libéral Emmanuel Macron. Les discussions avec le PS, parti de gouvernement historique ressorti exsangue de la présidentielle avec moins de 2% des voix, se sont révélées sans surprise les plus difficiles. Invité mercredi sur la radio Franceinfo, le coordinateur de LFI Adrien Quatennens a jugé que sa formation avait fait preuve de générosité, ayant proposé plus que la proportionnelle des scores à la présidentielle.
«Il y aura des déçus»
Les socialistes en ont obtenu 70, a précisé la direction du PS à l’AFP, sans donner de détail. Ce nombre est inférieur à celui obtenu par le principal parti écologiste, Europe-Écologie Les Verts (EELV) – une centaine dont une trentaine jugées gagnables – mais supérieur aux communistes – 50 dont 16 gagnables.
De son côté, «le PS a fait des pas essentiels», a salué l’eurodéputée LFI Manon Aubry sur la radio Europe 1, citant notamment «la retraite à 60 ans, le non-respect de certaines règles européennes». L’accord officialisé, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, va désormais avoir la délicate tâche de convaincre le Conseil national de son parti.
«Je ne dirais pas que c’est une formalité, au contraire», avertit-on dans son entourage. «Il y aura des déçus, chez les fédérations moins servies que d’autres» en circonscriptions, selon la même source.
Dès l’annonce de l’accord, plusieurs figures historiques du PS, à commencer par François Hollande, ont regretté que le PS rejoigne la «Nouvelle union populaire écologique et sociale» menée par LFI. L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a carrément annoncé son départ du PS, rappelant avoir «eu à subir la violence, l’outrance des positions, les insultes aussi» de la part des Insoumis quand il était au gouvernement.