BulgarieDécès du patriarche de l’Église orthodoxe bulgare, Néophyte
Néophyte, le patriarche de l’Église orthodoxe bulgare, est décédé à l’âge de 78 ans des suites d’une longue maladie.
L’Église chrétienne orthodoxe bulgare a annoncé mercredi soir le décès du patriarche Néophyte à l’âge de 78 ans, des suites d’une longue maladie.
Hospitalisé depuis novembre pour une maladie pulmonaire à l’Académie médicale militaire de Sofia, «il est mort de défaillance multiviscérale» (touchant plusieurs organes), a précisé le Saint Synode dans un communiqué, appelant les fidèles à «prier pour son âme».
Le charismatique dignitaire religieux, stature imposante et barbe blanche, avait succédé en février 2013 à son père spirituel Maxime, décédé quelques mois plus tôt à 98 ans après avoir officié pendant plus de 40 ans.
Prières pour l’Ukraine
Peu après l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, le patriarche Néophyte avait appelé les fidèles à «prier pour un arrêt sans délai de la guerre», prenant ouvertement parti pour Kiev, alors que l’Église orthodoxe bulgare est réputée proche de Moscou.
Homme érudit, loué pour ses talents vocaux, cette figure consensuelle avait cependant refusé toute forme de service religieux ou de prière lors de la visite en 2019 du pape François, dont le Saint-Synode ne reconnaît pas l’autorité. Né le 15 octobre 1945 à Sofia, Néophyte, dont le nom civil est Simeon Dimitrov, avait fait des études en théologie à Sofia et Moscou.
Deux tiers de la population
Après avoir été moine pendant 14 ans, il est devenu en 1989 recteur de l’Académie de théologie à Sofia, puis doyen de la faculté théologique de l’université. En 1994, il a accédé au poste de métropolite de Roussé (nord), devenant un des quinze métropolites formant le Saint-Synode.
L’ouverture des archives communistes avait révélé en 2012 qu’il avait collaboré avec les services secrets communistes. Toutefois son dossier contenait seulement des rapports sur ses propres activités, et aucun document compromettant d’autres personnes.
«Je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, ni profiter de privilèges» fournis par les services secrets, s’était-il alors défendu. L’Église orthodoxe bulgare fédère plus des deux tiers de la population.