Football: Le FC Sion a dénoncé le contrat le liant à la Ville pour Tourbillon

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FootballLe FC Sion a dénoncé le contrat le liant à la Ville pour Tourbillon

Le club valaisan ne devrait plus pouvoir disposer de son stade à partir de 2025. Une décision forte confirmant la volonté de Christian Constantin de se désengager.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Christian Constantin a récemment résilié le bail liant le club valaisan à la Ville de Sion pour l’utilisation de Tourbillon.

Christian Constantin a récemment résilié le bail liant le club valaisan à la Ville de Sion pour l’utilisation de Tourbillon.

Pascal Muller/freshfocus

Y aura-t-il encore une équipe professionnelle à Sion dans 24 mois? Rien n’est moins sûr. Au moment où Christian Constantin repart en croisade contre l’arbitrage, le boss valaisan ne fait plus mystère de sa volonté de quitter le club à moyenne échéance.

Dernier exemple en date: le président du FC Sion a dénoncé en date du 13 octobre dernier le bail à loyer le liant à la Ville de Sion pour l’utilisation de Tourbillon. Ce contrat prendra fin le 1er décembre 2024. «Il nous restera alors un mois pour tout débarrasser», imagine-t-il déjà.

Dans la lettre de trois pages qu’il a envoyée à Philippe Varone, président de la Ville de Sion, et dont LeMatin.ch a eu copie, Christian Constantin évoque son investissement personnel, un modèle qui n’a plus sa raison d’être aujourd’hui. «Actuellement pour cette activité (ndlr: le football), écrit-il, plus de 8 terrains et toutes les infrastructures liées à celle-ci, propriété d’un privé - en l’occurrence le soussigné - sont à la charge de cette seule personne. Il en est de même pour le développement et l’aménagement de l’activité commerciale au stade, propriété de la Commune de Sion. De plus, tous les coûts des locaux nécessaires au bon fonctionnement et à l’exploitation du club sont également assumés par cette seule personne (…) Les points développés dans le présent courrier nous amènent à dire que cette manière de faire n’est plus envisageable, plus personne ne veut assumer une gestion de la sorte.»

700000 francs pour Grand-Lancy

Dans son argumentation, le boss valaisan s’étonne aussi du retard pris par son canton pour la construction des infrastructures sportives tout en déplorant le manque de soutien politique, notamment d’un point de vue financier. «À titre de comparaison, la cité de Grand-Lancy (avec une population similaire à la ville de Sion) soutient son club amateur, à hauteur de 700 000 francs pour son exploitation et supporte tous les frais des infrastructures.»

Il est aussi fait mention de l’important soutien dont dispose le LS. «La Ville de Lausanne a investi dans un stade flambant neuf et dans une dizaine de terrains à la Tuilière. Le club loue le site pour un montant annuel de 60 000 francs et reçoit un million de la ville pour son entretien.»

«À ce jour, personne ne s’est présenté au portillon. Cet état de fait laisse présager la cessation du secteur professionnel en se rabattant sur une activité amateure»

Christian Constantin, dans sa lettre au président de la ville de Sion

Et Christian Constantin de justifier ces chiffres à l’intention de leur destinataire. «Nous donnons ces explicatifs, peut-on lire, afin que vous compreniez les besoins auxquels les éventuels successeurs devront tenir compte pour faire vivre ce sport (…) À ce jour, personne ne s’est présenté au portillon. Cet état de fait laisse présager la cessation du secteur professionnel en se rabattant sur une activité amateure. Ce passage permettrait de diminuer le nombre d’équipes par deux, au détriment de nos jeunes, mais correspond aux infrastructures publiques mises actuellement à disposition.»

Dans la même lettre, le patron du FC Sion réitère sa volonté de «mettre un terme à ses engagements et à ses responsabilités au sein du club» tout en laissant ouverte une porte de sortie. «Il serait au préalable judicieux d’analyser si une possibilité existe pour pérenniser l’activité du football en Valais.»

Voilà où l’on en est. CC ne s’en cache pas: s’il agit ainsi, c’est aussi pour faire bouger les lignes. Rien n’est bien sûr définitif mais le mouvement est lancé. Avant le prochain combat, la prochaine injustice vécue sur la pelouse. 

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