Il en rêvaitUn agriculteur genevois s’offre le Dakar pour ses 40 ans
Cédric Goumaz va s’élancer ce vendredi dans le sable saoudien au volant d’un buggy. Avec comme projet d’utiliser un jour le fumier de ses vaches!
- par
- Christian Maillard
Franchir le mur du songe! C’était le rêve de Cédric Goumaz, qui pour ses 40 ans, vient de s’offrir un cadeau original, une petite folie qu’il avait dans un coin de sa tête depuis gamin: disputer le Dakar. Alors que le départ de la 46e édition va être donné ce vendredi à Alula, cet agriculteur genevois est prêt à avaler jusqu’au 19 janvier 5000 km de sable dans le désert saoudien, pour cette aventure qui le fait déjà vrombir de plaisir; d’autant plus qu’avec son buggy Optimus, deux roues motrices, moteur V8 Chevrolet, il va s’aligner dans la catégorie reine T1, celle de Stéphane Peterhansel - 14 fois victorieux à moto (6) et en auto (8) - Sébastien Loeb (9 fois champion du monde) et Carlos Sainz (triple vainqueur). Que du beau monde.
«Mais, sourit le seul Helvète dans ce peloton avec le Lausannois Alexandre Pesci (patron des montres Rebellion), si on va s’aligner avec les meilleurs, on ne va pas effectuer la même course qu’eux, ils vont beaucoup plus vite!» Son objectif, comme beaucoup d’autres derrière les stars de l’épreuve, est de terminer, sans pépin, avec d’autres moyens «plus raisonnables», forcément moins importants que les grosses écuries.
«Pour moi c’est la première étape de cette expérience, il y en aura d’autres», ajoute Cédric Goumaz, qui a un autre rêve en tête. Alors qu’il a senti des réticences de sponsors lorsqu’il élaborait il y a deux ans son projet, l’agriculteur et transporteur est conscient que la question écologique est toujours très sensible autour de cette compétition. «Je pense toutefois que le Dakar a une vraie carte à jouer au niveau de l’environnement, que les véhicules présents dans la course disposent de moteurs thermiques qui consomment de moins en moins et qui sont appelés à figurer demain dans les villes.»
L’agriculteur de Choulex, qui rêve d’hydrogène, va d’ailleurs plus loin, avec projet en tête un peu fou pour que son sport ait une image aussi belle que la voile. Celui d’utiliser le fumier de son bétail à la ferme pour faire avancer son buggy. «J’aimerais qu’on puisse dire un jour que le caca de mes vaches m’a permis de briller dans la course la plus dure qui existe, sourit ce quadragénaire dont le but est de s’aligner dans le futur avec un moteur suisse développé dans notre pays. Et, surtout, de faire un effort pour la planète.»
Et d’ajouter qu’il va vivre cette aventure avec Pascal Delacour, un marin pêcheur de Normandie qui partage les mêmes valeurs que lui.