Politique d’AsileJean-Pierre Grin: «A l’UDC, il y a aussi de l’humanité, on est aussi humain»
À la suite de l’annonce par la Confédération d’utiliser les places d’armes pour héberger les réfugiés, le conseiller national vaudois s’est frotté à Mathilde Crevoisier.
- par
- Eric Felley
Pour faire face à un afflux de réfugiés cet été, le Secrétariat d’État aux migrations a annoncé mardi qu’il prévoyait d’héberger les demandeurs d’asile à proximité des places d’armes de Thoune (BE), Tourtemagne (VS), Bière (VD) et Bure (JU). Quelque 27 000 personnes sont attendues, qui seront provisoirement logées dans des containers. Le Conseil fédéral espère ainsi créer 3000 nouvelles places d’accueil et il a soumis au Parlement une demande de crédit de 132,9 millions de francs, que les États ont accepté.
Mercredi soir, l’émission «Forum» sur la RTS recevait la conseillère aux États jurassienne Mathilde Crevoisier (PS/JU) et le conseiller national Jean-Pierre Grin (UDC/VD). L’annonce du SEM de mardi a fâché certains cantons, notamment Isabelle Moret dans le canton de Vaud, d’être mis devant le fait accompli. La Jurassienne a rappelé que la Confédération avait agi dans l’urgence en proposant de mettre à disposition ces containers et d’ajouter: «On a toute une variété de situations qui fait que je crois pouvoir dire que la Confédération garde une vue d’ensemble là-dessus. On ne peut pas prétendre que la Suisse romande est injustement traitée».
L’argument du traumatisme de guerre
Certains, notamment à l’UDC, ont critiqué le fait que de placer des réfugiés qui ont connu la guerre à proximité de terrains militaires n’est pas judicieux. «Je suis ravi de voir que l’UDC prend en considération le bien-être des personnes qui viennent de l’étranger, a taclé Mathilde Crevoisier…» Elle a ajouté qu’habitant près de Bure: «C’est très très rare qu’on y entende des tirs, au contraire, c’est plutôt une place relativement paisible. Je pense que l’argument du traumatisme de guerre, c’est un petit peu instrumentaliser ces personnes et le trauma qu’ils ont vécu et je trouve que ce n’est pas très correct».
À son tour de parole, le Vaudois à rétorquer avec un brin de malice: «J’aimerais répondre à Mme Crevoisier, à l’UDC, qu’il y a aussi de l’humanité, on est aussi humain et on comprend ces problèmes… On est sur des terrains de l’armée, mais finalement il y a la cohabitation avec la population et ça pour ma part c’est très important. Par exemple à Bière, si on mettait 700 à 800 réfugiés avec une population de 1200 habitants, je pense que l’intégration ne sera pas au top avec cette proportion de réfugiés par rapport à la population locale».