AntiquitéL’Italie prête à la Grèce un fragment de la frise du Parthénon
Un morceau de frise du grand monument grec du Parthénon, qui représente un pied de la déesse Artémis, va être prêté au musée de l’Acropole, à Athènes, en provenance d’une institution sicilienne.
Un fragment de la frise du Parthénon, un des monuments les plus emblématiques de l’Antiquité grecque, que l’Italie avait en sa possession, a été prêté à Athènes pour au moins huit ans pour être exposé au musée de l’Acropole, a annoncé, lundi, le ministère grec de la Culture.
Le morceau de frise, qui représente un pied d’Artémis, déesse grecque de la nature sauvage, de la chasse et des accouchements, appartenait à la partie du monument consacrée aux dieux de l’Olympe. Jusqu’à présent exposé au musée Antonino Salinas de Palerme, en Sicile, le fragment a été remis par le maire de Palerme à la Grèce, sur décision du ministère italien de la Culture.
Au musée de l’Acropole, qui l’a réceptionné lundi, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a qualifié ce prêt de «pas important», qui «ouvre la voie à d’autres musées», afin qu’ils «suivent le même chemin». «Le plus important, bien sûr, c’est que le British Museum comprenne qu’il est temps que les marbres du Parthénon reviennent ici, dans leur maison naturelle!»
Place spéciale réservée
La Grèce demande depuis des décennies à Londres le retour des marbres du Parthénon, détachés du temple antique de l’Acropole d’Athènes et expédiés au Royaume-Uni au début du XIXe siècle, par le diplomate britannique Lord Elgin. Le musée de l’Acropole a réservé une place spéciale pour ces frises dans l’attente de leur retour. Actuellement, seule une réplique est présentée dans le musée, érigé sur 15’000 m² depuis 2009, au pied du rocher sacré, un site du Ve siècle avant notre ère, parmi les plus visités au monde.
Les autorités britanniques ont toujours soutenu que les frises avaient été emportées avec l’autorisation des dirigeants ottomans, qui occupaient la Grèce à l’époque.
Pression sur le British Museum
Détenu par l’ancien consul d’Angleterre en Sicile, Robert Fagan, le fragment prêté par l’Italie avait été racheté par l’université de Palerme en 1820. Ce prêt de huit ans pourrait être renouvelé, selon Athènes. «Avec ce geste, la région de Sicile indique la voie pour le retour définitif des sculptures du Parthénon à Athènes, la ville qui les a créées», a estimé la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni.
Lors d’une visite officielle à Londres, en novembre, Kyriakos Mitsotakis avait renouvelé au premier ministre britannique, Boris Johnson, la demande d’Athènes pour un retour des frises se trouvant au British Museum. Boris Johnson avait répété la position de Londres, qui veut que la question relève des administrateurs du grand musée londonien.