Le ticket de métro parisien va disparaître

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FranceL’iconique ticket de métro parisien ne sera bientôt plus qu’un souvenir

Après 120 ans de service, le petit titre de transport de la capitale française va laisser place à un ticket numérique. Celui-ci sera disponible dans les prochaines semaines sur smartphone.

Au-delà de sa fonction première, le ticket de métro aura servi à tout, de marque-page, de pense-bête, de cale, de filtre pour rouler des joints… Il a même donné son nom à un type d’épilation du pubis.

Au-delà de sa fonction première, le ticket de métro aura servi à tout, de marque-page, de pense-bête, de cale, de filtre pour rouler des joints… Il a même donné son nom à un type d’épilation du pubis.

Photo d’illustration/Getty Images/iStockphoto

Depuis le temps que son oblitération était annoncée, il avait fini par paraître impérissable. Après plus de 120 ans de service, le ticket de métro parisien cartonné va pourtant s’éteindre dans les années à venir, au profit d’un titre de transport numérique, au grand dam des amoureux de la capitale. Le carnet de dix tickets sera le premier à passer à la trappe, suivi par les tickets à l’unité.

Île-de-France Mobilités (IDFM), l’établissement public qui gère le système de transports de la région parisienne, visait initialement la suppression du carnet de dix tickets à la mi-2020 puis du ticket unique en 2021, au profit d’alternatives numériques. Mais il a dû reporter ces échéances à 2022, pour cause de pandémie de coronavirus, puis de nouveau en raison de la pénurie de puces électroniques provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine.

L’opérateur a commencé depuis plusieurs années à réduire le nombre de stations dans lesquelles il est possible d’acheter un carnet et de nombreux tourniquets ne lisent plus les tickets en carton. Résultat: la proportion de tickets en carton dans les déplacements a chuté de plus des deux tiers il y a un an à moins de la moitié, même s’il s’en vend encore quelque 550 millions par an, ce qui représente plus de 50 tonnes de papier.

Paris emboîte le pas à New York et à Londres

«Les habitudes sont en train de se prendre», se félicite Laurent Probst, directeur général d’IDFM, assurant que les carnets auront complètement disparu courant 2023. L’opérateur fait notamment valoir que sur un carnet, 1 ticket sur 10 en moyenne n’est pas utilisé car perdu, abîmé ou oublié. Mais les billets à l’unité devraient continuer à circuler au moins jusqu’en 2024.

Cette dématérialisation avec l’utilisation de smartphones au tourniquet, dans les prochaines semaines pour Android et en 2023 pour les appareils Apple, s’engage à Paris vingt ans après le retrait des jetons en métal du métro de New York et plus d’une dizaine d’années après celle du métro londonien.

Un morceau de quotidien

Au-delà de sa fonction première, le ticket de métro aura servi à tout, de marque-page, de pense-bête, de cale, voire de filtre pour rouler des joints. «C’est un morceau de notre quotidien, il parle à tout le monde», explique Grégoire Thonnat, collectionneur de tickets et auteur d’une «Petite histoire du Ticket de métro parisien», avec lui «c’est un pan de notre vie qui disparaît». «Le ticket de métro, c’est une des composantes de l’imagerie parisienne», insiste-t-il. Il a même donné son nom à un type d’épilation du pubis, dont la forme rappelle ce rectangle de carton de 6,5 cm par 3.

De nombreux visiteurs se disent en revanche impatients de pouvoir se passer des complications des billetteries du métro parisien. «Je n’aime pas les tickets en papier, je veux avoir tout sur mon téléphone», déclare Javier Romani, un touriste espagnol. Stefania Grigoriadou, une touriste grecque, préfère, elle, aussi réserver en ligne, mais compte bien garder le ticket acheté pour se rendre au parc Disneyland Paris. «C’est bien de l’avoir comme souvenir», dit-elle. «Peut-être que nous ne reviendrons pas à Paris, de cette façon nous aurons quelque chose à montrer à nos enfants plus tard.»

(AFP)

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