Allemagne: Don du sang: «l’orientation sexuelle ne doit pas être un critère d’exclusion»

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AllemagneDon du sang: «l’orientation sexuelle ne doit pas être un critère d’exclusion»

Le ministre allemand de la Santé a annoncé la levée des strictes restrictions encadrant, depuis les années 80 et le début de l’épidémie de sida, les dons du sang par les homosexuels.

La modification de la loi est annoncée pour le 1er avril. (image d’illustration)

La modification de la loi est annoncée pour le 1er avril. (image d’illustration)

Philippe Maeder / VQH

«Que quelqu’un puisse ou pas devenir donneur de sang est une question de comportement à risque, pas d’orientation sexuelle. Il ne doit pas y avoir de discrimination cachée sur ce sujet», a déclaré Karl Lauterbach, ministre de la Santé du gouvernement d’Olaf Scholz, auprès du groupe régional RND.

L’amendement à la loi sur les transfusions que va présenter le ministre, cité dans la presse allemande, stipule désormais que «l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne doivent pas être des critères d’exclusion». La modification de la loi est annoncée pour le 1er avril mais l’Ordre des médecins disposera de quatre mois supplémentaires pour élaborer une nouvelle directive non discriminatoire.

Assouplissement des restrictions en 2021

Selon la directive actuelle de l’Ordre des médecins allemands, les homosexuels ne peuvent donner leur sang que s’ils n’ont pas eu de relations sexuelles avec «un nouveau partenaire ou plus d’un partenaire sexuel» au cours des quatre derniers mois. La directive avait déjà été légèrement assouplie en 2021: avant cette date, le délai était de douze mois.

Les restrictions, datant des débuts de l’épidémie de sida dans les années 80, étaient alors motivées par la crainte que le risque de transmission du virus par un don de sang soit particulièrement élevé chez les hommes homosexuels.

Comportement sexuel individuel à risque

«L’abolition de la discrimination est attendue depuis longtemps et je me réjouis que Karl Lauterbach s’y attaque maintenant», a réagi le délégué ministériel à la cause LGBT Sven Lehmann, auprès des journaux du groupe Funke. «Ce n’est pas l’orientation sexuelle ou l’identité de genre qui doit être déterminante pour une exclusion du don de sang, mais uniquement un comportement sexuel individuel à risque des donneurs potentiels», fait-il valoir.

Historique du côté de la Suisse

Transfusion CRS Suisse rappelle que les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ont été totalement exclus du don du sang en 1985, sept ans après l’apparition du VIH chez l’humain. En 2017, la réglementation avait été assouplie. Il faut, depuis, déclarer avoir été abstinent pendant les douze derniers mois pour être autorisé à donner son sang, alors que pour les hétéros ce n’est qu’en cas de nouveau partenaire sexuel qu’un délai de quatre mois s’applique. Le parlement a plaidé pour une levée de cette discrimination, observant les résultats obtenus par des pays voisins qui ont déjà pris ce chemin. Le dernier cas avéré de transmission du VIH par transfusion sanguine en Suisse date d’il y a un peu plus de vingt ans, en 2001.

(AFP/ywe)

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