Politique: La Russie finit de voter aux élections régionales

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Elections régionalesLe parti de Poutine en tête dans les territoires annexés

Les élections régionales se sont déroulées de vendredi à dimanche en Russie, sans véritable surprise attendue.

Une femme vote lors des élections régionales.

Une femme vote lors des élections régionales.

AFP

La Commission électorale centrale de Russie a affirmé dimanche que le parti Russie unie du président Vladimir Poutine arrivait en tête des élections régionales dans les quatre territoires annexés par Moscou en Ukraine. Selon les premiers résultats publiés sur le site de la Commission, et alors que le dépouillement est toujours en cours, les électeurs de ces régions occupées dans l’est et le sud de l’Ukraine soutiennent Russie unie. Kiev et ses alliés occidentaux ont dénoncé des scrutins «illégaux».

Le maire sortant de Moscou, Sergueï Sobianine, un fidèle de Vladimir Poutine en poste depuis 2010, a été réélu dimanche lors d’élections régionales sans suspense à travers la Russie et dans les quatre territoires annexés par Moscou en Ukraine, selon un responsable de la commission électorale.
«Le vainqueur est sans équivoque déjà connu», a déclaré Nikolaï Boulaïev, en adressant ses félicitations à l’édile «pour une victoire si convaincante».

Avec ces élections réparties sur trois jours - de vendredi à dimanche, ce dernier étant considéré comme le jour principal du vote -, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine en faisant voter les territoires occupés dans l’est et le sud. Kiev et ses alliés occidentaux ont d’ores et déjà dénoncé ces scrutins «illégaux».

Sans surprise

Depuis plus d’un an et demi, des milliers de Russes ont eux été condamnés, parfois à de lourdes peines, pour avoir protesté contre l’offensive en Ukraine. Aucune réelle opposition «hors-système» n’est représentée: les opposants sont soit en prison, soit en exil.

L’issue de ces élections organisées pour désigner des gouverneurs, des députés régionaux et des élus municipaux, ne devrait ainsi pas entraîner de surprises. Mais celles-ci interviennent cette fois à quelques mois de l’élection présidentielle prévue début 2024, qui pourrait conforter Vladimir Poutine au pouvoir jusqu’en 2030.

Vote en pleins combats

Malgré de vives condamnations des Occidentaux, la Russie a proclamé en septembre 2022 l’annexion de quatre territoires ukrainiens qu’elle ne contrôle que partiellement – Zaporijjia, Kherson, Donetsk et Lougansk -, à l’issue des «référendums» non reconnus par la communauté internationale.

Près d’un an plus tard, les combats y font toujours rage et l’armée ukrainienne a lancé une contre-offensive. Mais dans ces quatre régions, les autorités d’occupation se sont pliées en quatre pour présenter un semblant de normalité, malgré les combats en cours.

Dans la région de Donetsk, des électeurs ont ainsi déposé des bulletins de vote ornés de l’aigle russe bicéphale, tandis que dans celle de Kherson, le gouverneur Vladimir Saldo a décrété vendredi chômé pour que chaque citoyen puisse «exprimer sa position».

«Seul problème»

Dans plusieurs régions russes, où l’afflux d’électeurs est traditionnellement le plus important dimanche, le scrutin est également teinté par le conflit. A Rostov-sur-le-Don, grande cité du sud-ouest de la Russie située non loin de l’Ukraine et touchée cette semaine par une attaque de drones, deux électeurs interrogés dimanche par l’AFP près d’un bureau de vote citaient spontanément ce conflit armé comme leur principale préoccupation.

A Moscou, la campagne électorale se ressentait à peine, les affiches des candidats, parmi lesquels le maire sortant Sergueï Sobianine, un fidèle de Vladimir Poutine en poste depuis 2010, étant rares dans les rues. Sergueï Sobianine a en revanche été omniprésent à la télévision ces derniers jours en donnant le coup d’envoi à de nouvelles lignes de train régionales et à une autoroute payante ou en inaugurant des hôpitaux rénovés.

Un communiste en tête

Plusieurs centaines de kilomètres au sud-ouest de Moscou, dans les régions frontalières de l’Ukraine, régulièrement cibles d’attaques de Kiev, le scrutin sera organisé dans des conditions de sécurité précaires. La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a déjà annoncé que le vote dans la ville de Chebekino, dans la région de Belgorod, a été «reporté en raison d’un niveau d’alerte élevé».

Seul fait politique marquant: dans le sud de la Sibérie, le candidat du Parti communiste, Valentin Konovalov, 35 ans, tente d’être réélu dans la région montagneuse et peu peuplée de Khakhassie. Vers 16 heures, soit une heure et demie après la fermeture des bureaux de vote dans sa région, située dans un fuseau horaire différent de Moscou, M. Konovalov recueillait plus de 60% des voix, devançant de loin ses adversaires, selon l’agence de presse officielle TASS.

(AFP)

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