ParitéLa France compte de plus en plus de femmes à des postes de direction
Près de 30% des entreprises françaises de l’indice boursier SBF 120 comptent un tiers de dirigeantes dans leurs rangs, révèle mercredi une étude.
Un peu moins d’un tiers des entreprises françaises de l’indice boursier SBF 120 comptent 30% de femmes à des postes de direction, a comptabilisé le cabinet de conseil Heidrick & Struggles. Cela correspond au quota de représentation fixé à l’horizon 2027 par la loi Rixain nouvellement votée par le gouvernement français.
Ces entreprises «ont pris une longueur d’avance en anticipant cette évolution», a souligné Jennifer Flock, directrice Diversité, Équité et Inclusion chez Heidrick Consulting, lors de la présentation, mercredi, d’une étude sur la mixité au sein de l’indice de référence SBF 120, qui inclut les 40 plus grosses entreprises françaises du CAC 40.
Il faudrait que plus de 200 femmes accèdent à des postes de direction au sein de ces entreprises (dont 78 parmi les entreprises du CAC 40) pour atteindre un quota de représentation de 40% sur 1347 postes au sein des comités exécutifs, selon les calculs de Heidrick & Struggles, basés sur des chiffres à fin 2021.
Europcar, Maisons du Monde et Sodexo sont leaders
Dix ans après la loi Copé-Zimmermann, qui imposait 40% de femmes dans les conseils d’administration, la loi Rixain adoptée mi-décembre prévoit d’instaurer un quota de représentation parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des entreprises d’au moins 1000 salariés: au moins 30% de femmes en 2027 et 40% en 2030.
«Parmi les entreprises les plus avancées, avec déjà 40% de femmes au comité exécutif, six d’entre elles sont dirigées par une femme», à savoir Europcar, Eutelsat, Gecina, Maisons du Monde, Nexity et Sodexo, note Hervé Borensztejn, de Heidrick Consulting. Quatre femmes dirigent ou sont sur le point d’arriver à la direction d’entreprises du CAC 40, chez Engie, Veolia, Suez, Orange. Ces trois dernières nominations, récentes, n’ont pas été prises en compte dans l’étude.
La femme au fonctionnel, l’homme à l’opérationnel
Il est toutefois à noter qu’au sein des comités exécutifs, près de deux tiers (68%) des femmes occupent des postes fonctionnels (RH, finances, juridique, achats, IT, communication, RSE…) à la tête de la direction marketing, des ressources humaines ou dans le juridique, alors que les fonctions opérationnelles (direction générale, commerciale…) sont occupées à 86% par des hommes.
Mais pour atteindre les seuils de 40%, mathématiquement «les entreprises ne pourront pas se contenter d’avoir uniquement des femmes sur les postes fonctionnels. Il y a un effet de seuil», prévient Hervé Borensztejn.
L’industrie et les services restent à la traîne
La rapidité de l’évolution de la parité au sein des comités de direction dépend des secteurs: les sciences de la vie (+10% entre 2020 et 2022) et les services financiers (+8%) sont moteurs, tandis que l’industrie et les services se rattrapent moins vite (+3%).
La féminisation des comités exécutifs se traduit également par un rajeunissement, souligne l’étude, qui montre en outre une nouvelle génération plus mixte: au sein des comités exécutifs, les femmes et les hommes sont à parité parmi les moins de 44 ans (52% de femmes).