Mais quelle mouche a donc piqué Emmanuel Macron?

Ainsi, l’on découvre ce matin qu’un sondage Tamedia/20 minutes montre que les Suisses plébiscitent Alain Berset. A n’en pas douter, le calme et les propos toujours mesurés du conseiller fédéral, en ces temps de pandémie, ont concouru à cette place de choix dans le coeur des sondés. Un calme et une pondération dont certains autres dirigeants, dans les mêmes circonstances, feraient sans doute bien de s’inspirer un tantinet.

Prenons Emmanuel Macron: mais quelle mouche a donc piqué le président français? Alors qu’un nombre encore important de Français refuse de se faire vacciner contre la Covid, voici que le locataire actuel de l’Elysée confesse, dans une interview au «Parisien», être décidé à «emmerder» les non-vaccinés «jusqu’au bout» en «limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale».

Dans le genre seringue dans le pied, on ne fait pas mieux! Car les citoyens français, comme les suisses d’ailleurs, sont assez intelligents pour comprendre tout seuls qu’un des buts des mesures restrictives à l’endroit des non-vaccinés est de pousser ces derniers à aller se faire piquer. Nul besoin de le dire à voix haute, comme l’a fait Emmanuel Macron.

Car, en s’exprimant de la sorte, et avec ses mots plutôt maladroits, le président français va obtenir l’exact effet contraire de celui recherché: il va braquer encore un peu plus les antivax qui vont, plus que jamais, bouder les centres de vaccination. Ne serait-ce que pour tenir tête à Emmanuel Macron dont l’image parfois provocatrice le dessert plus souvent qu’à son tour.

Politiquement, c’est terriblement maladroit. Médicalement, c’est ravageur. Car, en cette période où le variant Omicron, extrêmement contagieux, fait exploser les compteurs, il s’agit de dialoguer avec les personnes réfractaires au vaccin, afin de tenter de les convaincre. Pas de les fâcher encore plus. Même pour le plaisir présidentiel de balancer une saillie piquante.