AéronautiquePremier test réussi pour le moteur d’avion à hydrogène de Rolls-Royce
En partenariat avec Easyjet, le constructeur a réussi à remplacer le kérosène dans un moteur de petit avion. Ceci prouve que l’hydrogène «pourrait être le carburant zéro carbone du futur».
Le motoriste britannique Rolls-Royce a annoncé lundi avoir testé avec succès, en partenariat avec Easyjet, l’alimentation d’un moteur d’avion à hélice avec de l’hydrogène à la place du kérosène, technologie encore très expérimentale. C’est le «premier essai au monde d’un moteur d’avion moderne avec de l’hydrogène», et il «marque une étape majeure pour prouver que l’hydrogène pourrait être le carburant zéro carbone de l’aviation du futur», a fait valoir le constructeur.
Réalisé pendant plusieurs semaines au cours du mois de novembre, le test est «une démonstration déterminante dans les stratégies de décarbonation» de Rolls-Royce comme d’Easyjet, ajoute le communiqué. Il a eu lieu dans un centre d’essai militaire britannique à Salisbury (ouest de Londres), sur un moteur utilisé normalement pour de petits avions de dessertes régionales. Transformé en démonstrateur avancé, il était alimenté par de l’hydrogène sous forme gazeuse et «verte» – créé à partir d’énergie éolienne et marémotrice.
Les deux partenaires entendent «prouver que l’hydrogène peut fournir de l’énergie de manière sûre et efficace aux moteurs d’avions civils et prévoient déjà une deuxième série d’essais», avec à la clé le test d’un Pearl 15, un réacteur de Rolls-Royce.
«À plus long terme, des essais en vol»
Le motoriste et la compagnie aérienne ont «l’ambition, à plus long terme, de réaliser des essais en vol», ajoutent-ils. Mais pour y parvenir, les entreprises devront surmonter des défis techniques, notamment en termes de stockage: l’hydrogène liquide, la forme la moins volumineuse, doit être maintenu à -253°C. Et même dans ces conditions, il est encore quatre fois plus volumineux que du kérosène, à quantité d’énergie équivalente.
Autre problème: l’hydrogène est difficile à obtenir. L’élément le plus abondant sur terre n’est pas disponible à l’état pur, mais emprisonné dans l’eau et les hydrocarbures tels que le gaz naturel. L’hydrogène vert est fabriqué par électrolyse, c’est-à-dire séparation de l’oxygène et hydrogène de l’eau grâce à un courant électrique, lui-même obtenu à l’aide d’énergies renouvelables.
D’autres méthodes de fabrication existent, bien plus courantes, mais elles émettent des gaz à effet de serre, comme l’hydrogène «gris», à partir de gaz naturel, ou encore «bleu», avec la même technique assortie d’une capture d’une partie du CO2.