CinémaAccusations de viols: le non-lieu de Luc Besson confirmé
Mardi, la justice française a confirmé le non-lieu concernant des accusations de viols à l’encontre du producteur Luc Besson.
La cour d’appel de Paris a confirmé mardi, l’ordonnance de non-lieu en faveur du producteur Luc Besson, accusé de viols par l’actrice Sand Van Roy, depuis mai 2018, dans un dossier emblématique de l’ère #MeToo. «La cour a confirmé l’innocence de mon client», s’est félicité l’avocat du cinéaste, Me Thierry Marembert. L’un des avocats de l’actrice belgo-néerlandaise, Me Antoine Gitton, a dénoncé un «simulacre de justice» et annoncé un «pourvoi en cassation» contre cette décision de la chambre de l’instruction.
«Nous faisons un pourvoi en cassation immédiat», a répondu Me Antoine Gitton, avocat de Mme Sand Van Roy avec Me Francis Szpiner. «C’était un sordide fait divers et ça devient une affaire d’État, qu’on va traiter comme telle. Je n’ai pas vu de justice, là, uniquement un simulacre de justice de petite vertu. Nous promettons de donner à cette petite justice une leçon de vertu», a-t-il lancé.
Deux versions des faits
La chambre de l’instruction de Paris avait examiné le 19 avril, le recours de l’actrice contre l’abandon des poursuites dont a bénéficié le 9 décembre, l’influent cinéaste et producteur français. La cour d’appel a suivi mardi, les réquisitions du ministère public, favorable à la confirmation du non-lieu. L’actrice demandait également la récusation de la présidente de la chambre de l’instruction, sur laquelle il n’a pas été statué dans l’immédiat.
Le 18 mai 2018, l’actrice déposait une plainte pour viol, quelques heures après un rendez-vous dans un palace parisien dont les protagonistes ont donné deux versions: d’après Sand Van Roy, une pénétration anale digitale imposée puis un évanouissement, malgré ses injonctions à arrêter. Pour Luc Besson, un rapport vaginal consenti empreint de «douceur».
Deux mois plus tard, l’actrice déposait une plainte pour d’autres viols et agressions sexuelles commis entre 2016 et 2018, épisodes d’une «relation d’emprise professionnelle» sous menaces de «rétorsion sur sa carrière d’actrice» avec celui qui a créé la Cité du cinéma au nord de Paris.
Au moins trois témoignages
L’enquête préliminaire avait été classée sans suite, en février 2019, par le parquet de Paris. Une juge d’instruction avait ensuite été saisie du dossier, en octobre 2019. Deux ans plus tard, le 9 décembre dernier, une autre magistrate instructrice a rendu une ordonnance de non-lieu «en l’absence de tout élément matériel venant étayer les déclarations» de la plaignante de 34 ans.
Une vision rejetée par Sand Van Roy qui a porté plainte contre la juge pour «faux» et conteste avec ses avocats radicalement la teneur de l’information judiciaire, selon elle biaisée et incomplète. Devant la justice, au moins trois femmes ont évoqué des faits allant de «bisous dans le cou» jusqu’à la «tentative de viol», contestés par Luc Besson. D’autres femmes avaient également témoigné auprès de Mediapart, de gestes déplacés ou d’agressions sexuelles, souvent prescrits, de la part du réalisateur.