MotocyclismeValentino Rossi, un mélange d’émotions
Ce week-end est particulier pour le pilote italien. Pour la dernière fois de sa carrière, il roule devant ses fans. A Misano, il pense aussi à son prometteur petit frère. Et à celui qui nous a quittés il y a dix ans déjà, Marco Simoncelli.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
C’était il y a dix ans, le 23 octobre sur le circuit de Sepang, en Malaisie. Une chute en pleine bagarre de Marco Simoncelli, des adversaires qui le touchent au sol – déjà! – et cette image toujours restée gravée dans notre esprit: celle de Paolo Simoncelli, le papa de Marco, qui se précipite sur le lieu du drame sur un scooter d’emprunt. Marco venait de mourir. «Dix ans, déjà. D’un côté, j’ai l’impression que cela fait très longtemps; de l’autre, c’est comme si j’avais encore vu Marco il y a quelques mois. Je me rappellerai toujours de ce jour-là, en Malaisie, un des pires moments de ma vie. J’étais enfermé dans mon bureau, avec Uccio et Max et je me demandais comment j’allais faire pour continuer», explique Valentino Rossi. «J’ai toujours dit que Marco a été le premier pilote de mon académie, même si elle n’existait pas encore; mais c’est bien lui que j’ai aidé en premier.»
Le dernier casque spécial
Dix ans plus tard, Valentino Rossi fait ses adieux à son public. Avec un ultime casque spécial, dédié à ses tifosi: «Nous n’avons pas prévu d’en réaliser un pour ma dernière course, à Valence. Mais il n’est pas impossible que nous inventions autre chose pour l’occasion», ajoute celui dont la popularité est aussi née de ses innombrables mises en scène imaginées après une victoire, après un titre. L’un des plus fameux gags imaginé par Rossi et sa bande date du GP d’Espagne 1998, lorsque Valentino s’était arrêté au bord de la piste pour satisfaire un besoin urgent.
Cheville ouvrière du fan club, Flavio Fratesi s’en souvient parfaitement: «Nous n’en savions rien, c’est Valentino qui avait imaginé le truc le samedi, en courant autour du circuit. Comme ce fut une réussite, nous avions imaginé une suite, au GP de France. Mais il y a eu un problème: après le gag de Jerez, nous avons dû payer une amende de 6 millions de lires de l’époque et, en France, «Vale» avait l’interdiction de descendre de sa moto dans son tour d’honneur. Dommage, nous avions fabriqué un lange géant, nous l’aurions mis par-dessus sa combinaison avec la mention: «Valentinik – son surnom de l’époque – incontenik (incontinent).» Mais bon, la chaîne de son Aprilia a cassé dans l’ultime ronde, il n’y a pas eu de tour d’honneur...
L’orgueil du grand-frère
Dans cette ambiance triste – le temps, lors des deux journées d’essais, n’a pas arrangé les choses -, un formidable rayon de soleil pour le camp Rossi: la troisième place, en qualifications, de Luca Marini, le demi-frère de Valentino: «C’est fantastique, il me remplit d’orgueil. Partir en première ligne, pour un rookie, c’est un grand résultat. Et c’est aussi important pour son futur. L’année prochaine, Luca sera une part importante d’un projet de haut niveau, il aura une très bonne moto et des gens qui ont longtemps travaillé avec moi à ses côtés», ajoute le patron. Précision: l’annonce du deuxième pilote du futur team de Valentino Rossi – ce sera Marco Bezzecchi – a été volontairement retardée de quelques jours, puisque dans les rangs de la VR46, ce week-end de Misano est entièrement consacré au patron.
Météo: c’est le soleil!
Fabio Quartararo, qui connaît tant de soucis dans des conditions mixtes, peut respirer: il n’a pas plu pendant la nuit, le soleil est présent... mais la fraîcheur aussi. Corollaire: la piste n’a pas encore totalement séché au moment des warm-up matinaux, ce devrait être le cas d’ici le départ des courses Moto2 et MotoGP. Reste que pour le Français, qui a une première balle de match entre les mains, la problématique reste: quinzième sur la grille, il aura beaucoup de travail dès 14 heures, s’il entend revenir sur la tête de la course.