CyclismeChronique d'une perte de maillot rose annoncée
Remco Evenepoel l'avait assuré: il voulait perdre la tête du général du Giro. C'est réussi. Le Norvégien Andreas Leknessund est en rose après la 4e étape, remportée par le Français Aurélien Paret-Peintre.
- par
- Robin Carrel
Le Belge a été exaucé, ce mardi. Le leader de l'équipe Soudal-Quick Step, qui avait écrasé le contre-la-montre initial de ce Giro 2023, ne voulait plus de son paletot de 1er du classement général. Le but avoué? Permettre à ses coéquipiers de ne pas supporter le poids de la course ces prochains jours. Ceux-ci ont montré leurs limites mardi lors de la 1re arrivée en altitude et la grande bagarre pour remporter ce Tour d'Italie est plutôt attendue pour dans une dizaine de jours et le début du franchissement des Alpes, notamment via Crans-Montana.
Alors la 4e étape, entre Venosa et le Lac de Laceno, sur 175 km, a donné lieu à un jeu de dupes. Malgré ses trois montées répertoriées, et une arrivée 3 bornes après le sommet du Colle Molella - une rampe de 9,6 km à 6,2% de moyenne (dont 3 km à plus de 9%) -, les favoris ne se sont pas expliqués pour la victoire, ni même entre eux. Ils ont laissé les joies du podium aux baroudeurs, même s'il a fallu plus de 100 km pour qu'une échappée arrive enfin à se créer.
Stefan Küng a longtemps tenté de se porter vers l'avant, mais ce sont finalement 7 autres coureurs qui ont réussi à faire la différence, avec une belle brochette de grimpeurs dans l’échappée du jour. Le Norvégien Leknessund, les Français A. Paret-Peintre et Barguil, le Letton Skujins, ainsi que les Italiens Albanese et Conci ont vite pris une belle marge et se sont disputé la victoire. Derrière, les favoris sont restés «au chaud», sous la pluie du Sud de l’Italie.
Leknessund et Paret-Peintre étaient les plus forts des fuyards et se sont partagés les honneurs. Au Norvégien de 23 ans, révélé il y a un an à Aesch, sur les routes du Tour de Suisse, le maillot rose de leader. Au coureur d’Annemasse, vieux de 27 printemps, la victoire d’étape, le plus beau succès de sa carrière. Evenepoel a parfaitement géré son affaire, bien aidé par les Ineos. Le Belge ne pointe qu’à 28 secondes au général et verra les DSM de Leknessund faire le boulot ces prochaines jours.