Un préfet propose «deux claques et au lit» pour les jeunes émeutiers

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FranceLes émeutiers? «Deux claques et au lit!» propose un préfet

Le préfet de l’Hérault a fustigé le manque d’éducation donnée par certains parents et proposé une «solution» qui fait polémique.

R.M.
par
R.M.
Préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh a poussé un coup de gueule contre les parents de jeunes émeutiers.

Préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh a poussé un coup de gueule contre les parents de jeunes émeutiers.

France Bleu

Depuis le décès du jeune Nahel, 17 ans, abattu par un policier à Nanterre, les violences, dégradations et pillages agitent la France. Trop c’est trop, pour Hugues Moutouh, le préfet de l’Hérault. Constatant que les émeutiers sont souvent mineurs, il a poussé un coup de gueule sur la responsabilité de leurs parents. Et a proposé une solution bien à lui, qui est en fait illégale: des «claques»…

Invité de France Bleu Hérault ce lundi, le préfet s’est d’abord dit «particulièrement frappé» par les attaques sur des bâtiments publics et les violences sur les policiers, gendarmes ou pompiers. «Je suis à la fois très en colère par rapport à ce qui s’est passé et totalement écœuré, dégoûté. Moi, je crois que tout le monde doit assumer ses responsabilités. L’État, nous essayons de le faire en permanence», a lancé Hugues Moutouh.

Il a ensuite demandé aux parents de prendre leurs responsabilités et fustigé ceux qui délaisseraient l’éducation de leurs enfants. «Quand on met au monde des enfants, on s’en occupe dès la naissance. Si effectivement, dans les 12-13 premières années, ces enfants sont élevés comme des herbes folles, il ne faut pas s’étonner qu’à 12-13 ans, on les voit caillasser des véhicules de police ou piller.»

Comme les grands-parents

Puis le préfet en est venu à sa «solution». «Je sais qu’en 2019, le Parlement l’a interdit, mais très franchement, de vous à moi. Si demain vous attrapez votre gamin qui descend dans la rue pour brûler des véhicules de police, caillasser des pompiers ou piller des magasins, la méthode, c’est quoi? C’est deux claques et au lit! C’est ce que faisaient nos grands-parents.»

Des claques, donc… Chacun jugera mais, pris au pied de la lettre, comme il l’a d’ailleurs dit lui-même, c’est interdit par la loi en France. Le pays a en effet adopté en juillet 2019 une loi dite anti-fessée, contre les «violences éducatives ordinaires». «L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques», dit désormais le Code civil.

Le coup de gueule du préfet a suscité des réactions virulentes et très contrastées sur les réseaux sociaux. Certains applaudissent, d’autres fustigent cet appel à violer la loi et à éduquer les enfants à coups de claques.

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