Coupe du monde féminine 2023Gianni Infantino a-t-il perdu la mémoire?
Le patron de la FIFA n’aura passé qu’une petite semaine en Océanie alors qu’il clamait avant la compétition qu’il était temps de «respecter les femmes».
![Christian Maillard](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/9c66456c-b8f2-48d1-ac71-a1907a6fec7b.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1181%2C590&fp-x=0.5004233700254022&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=dd700df8b6b9a784c3873f99e6f1f3b0)
![Gianni Infantino avait assisté au match d’ouverture à Auckland entre la Nouvelle-Zélande et la Norvège. Mais il ne sera resté qu’une petite semaine en Océanie alors qu’il avait suivi l’intégralité de la Coupe du monde masculine au Qatar. Gianni Infantino avait assisté au match d’ouverture à Auckland entre la Nouvelle-Zélande et la Norvège. Mais il ne sera resté qu’une petite semaine en Océanie alors qu’il avait suivi l’intégralité de la Coupe du monde masculine au Qatar.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/02/92854e9b-fb90-4054-9c76-68b9bd5d6e9f.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=58045a2ad813a3ce0661ebaf59b00264)
Gianni Infantino avait assisté au match d’ouverture à Auckland entre la Nouvelle-Zélande et la Norvège. Mais il ne sera resté qu’une petite semaine en Océanie alors qu’il avait suivi l’intégralité de la Coupe du monde masculine au Qatar.
Getty ImagesQui a dit «faites ce que je dis, pas ce que je fais?» Gianni Infantino, pardi! Le président de FIFA, qui avait pourtant répété à l’envi et à qui voulait bien l’écouter au début de la Coupe du monde féminine qu’il était «temps de respecter les femmes», a déjà quitté la compétition mardi pour Tahiti où il était en villégiature avant le Mondial…
Comme le révèle Sky Sport, l’Italo-Suisse n’aura passé qu’une petite semaine en Océanie alors qu’il n’avait pas raté une miette l’hiver dernier au Qatar de la Coupe du monde masculine en suivant les 64 matches sur place dans les différents stades. Un exploit qu’il ne va pas reproduire chez les femmes, loin de là. Si, au vu les distances entre les deux pays, il semblait impossible de faire pareil, il n’a pas vraiment fait d’effort pour sauver les apparences en ne suivant que six rencontres des douze équipes participantes en Nouvelle-Zélande. Et c’est tout.
Malgré son discours de façade qui sonne vraiment creux, force est de constater que le patron du foot mondial semble totalement se désintéresser à cette compétition des dames, lui qui s’indignait avant le coup d’envoi devant les propositions des diffuseurs TV, peu enclins à payer le même tribut pour ce tournoi que pour la Coupe du monde masculine jouée huit mois plus tôt avant d’ajouter au printemps dernier: «Nous voulons simplement que le football féminin soit respecté et qu’il soit rémunéré à sa juste valeur.» Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd mais c’est à croire que Gianni Infantino a perdu la mémoire…
Faut-il rappeler que le natif de Brigue avait élu domicile durant plusieurs mois à Doha et durant toute l’intégralité de la compétition masculine afin de lui «permettre de s’acquitter de ses fonctions présidentielles et d’être plus proche de la Coupe du monde», selon ses propres mots? Une dévotion certaine dont il s’est manifestement départi pour l’édition féminine.
‹‹Nous voulons simplement que le football féminin soit respecté et qu’il soit rémunéré à sa juste valeur.››
Son attitude tranche avec le discours d’égalité entre hommes et femmes qu’il prônait depuis plusieurs mois. C’est d’autant plus étrange qu’il qualifiait ce Mondial féminin de «plus grande compétition féminine de l’histoire». Tandis que les médias néo-zélandais s’interrogent sur la date de retour prévue du patron du foot mondial, la déception est grande dans l’opinion publique locale ainsi que chez les personnes impliquées dans le football féminin à travers le monde. C’est encore pire en Australie où il n’a pas vu un seul match au stade.
Charité bien ordonnée commence par soi-même dit le proverbe. Gianni Infantino risque bientôt de se le faire rappeler violemment, même s’il reviendra indéniablement pour les derniers matches de l’épreuve et la remise du trophée. Or force est de constater que le président de la FIFA n’accorde pas le même intérêt aux dames qu’à ces messieurs…