Kuala Lumpur - Le nouveau Premier ministre malaisien prête serment

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Kuala LumpurLe nouveau Premier ministre malaisien prête serment

Ismaïl Sabri Yaakob, un pilier du parti historique accusé de corruption, a prêté serment samedi après avoir été nommé par le roi malaisien sans élections.

Le Premier ministre malaisien Ismaïl Sabri Yaakob a prêté serment samedi à Kuala Lumpur, au lendemain de sa nomination à ce poste par le sultan Abdullah Sultan Ahmad Shah.

Le Premier ministre malaisien Ismaïl Sabri Yaakob a prêté serment samedi à Kuala Lumpur, au lendemain de sa nomination à ce poste par le sultan Abdullah Sultan Ahmad Shah.

Information Department/Khirul Nizam Zanil/Handout via REUTERS

Ismaïl Sabri Yaakob, un pilier de l’UMNO qui a dirigé la Malaisie pendant six décennies, a prêté serment samedi comme Premier ministre, permettant à ce parti historique impliqué dans des affaires de corruption de reprendre ce poste sans élections.

Âgé de 61 ans, Ismaïl Sabri Yaakob avait été nommé la veille, après la démission lundi de Muhyiddin Yassin qui dirigeait depuis mars 2020 un gouvernement de coalition dans lequel il était Premier ministre adjoint.

Le sultan Abdullah Sultan Ahmad Shah, roi de Malaisie, a nommé un nouveau Premier ministre sans nouvelles élections, sur fond d’inquiétudes de voir s’aggraver l’épidémie de coronavirus qui frappe durement le pays. «Le roi espère qu’avec la nomination du nouveau Premier ministre, les turbulences politiques dans le pays seront révolues», a noté vendredi le palais dans son communiqué.

Vêtu d’un costume traditionnel, Ismaïl Sabri Yaakob a prêté serment au palais royal, devenant le troisième Premier ministre du pays depuis 2018. Son gouvernement, soutenu par Muhyiddin Yassin et ses alliés, est très similaire au précédent et sa majorité au Parlement toujours très mince.

Retour du parti sali par le pillage du fonds souverain 1MDB

Depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1957, la Malaisie a été dirigée pendant six décennies par l’UMNO (Organisation nationale des Malais unis), un parti dominé par les Malais, ethnie majoritaire dans le pays qui compte aussi d’importantes minorités chinoise ou indienne.

Mais des scandales de corruption, dont le pillage du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB) pour lequel l’ex-dirigeant Nagib Razak est actuellement jugé en appel, une politique discriminatoire en faveur des Malais et un tournant autoritaire lui avaient fait perdre les élections en 2018.

La victoire de l’opposition et l’arrivée du réformiste Mahathir Mohammad avaient déclenché des espoirs de changement, mais son gouvernement est tombé en mars 2020 à cause de rivalités internes, permettant le retour au pouvoir de l’UMNO dans un gouvernement de coalition mené par Muhyiddin Yassin.

La légitimité de Muhyiddin Yassin, également arrivé au pouvoir sans élections, a été néanmoins critiquée ainsi que son échec à maîtriser la propagation du Covid-19. Ce pays de 32 millions d’habitants traverse une forte vague de contaminations, avec plusieurs dizaines de milliers de nouveaux cas chaque jour, et son économie a été mise à mal par les confinements et les restrictions imposés par le gouvernement.

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