FOOTBALL - Commentaire: Fichtre, personne ne veut entraîner l’équipe de Suisse!

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FOOTBALLCommentaire: Fichtre, personne ne veut entraîner l’équipe de Suisse!

Le dossier de la succession de Vladimir Petkovic s’annonce plus complexe qu’il n’y paraît. Au moment des consultations, l’ASF essuie refus sur refus. Dans le meilleur des cas, on aura droit au cinquième choix.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Depuis le départ de Vladimir Petkovic à Bordeaux, l’équipe de Suisse n’a plus d’entraîneur. Qui prendra place sur le banc helvétique le 5 septembre contre l’Italie?

Depuis le départ de Vladimir Petkovic à Bordeaux, l’équipe de Suisse n’a plus d’entraîneur. Qui prendra place sur le banc helvétique le 5 septembre contre l’Italie?

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Personne ne sait encore qui sera assis sur le banc helvétique à l’occasion de la réception des champions d’Europe italiens dans un mois à Bâle. Ce que l’on sait déjà par contre, c’est que la recherche frénétique du successeur de Vladimir Petkovic se heurte à une vague successive de refus des candidats ciblés. Au moment de mener ses consultations, Pierluigi Tami, le patron de l’équipe nationale, s’est vu signifier une série de «merci d’avoir pensé à moi, mais je ne suis pas intéressé».

Alors quoi donc? Le poste de coach national intéresserait-il moins que ce que l’on peut supposer? Faut-il y voir la peur de succéder à un «monument» ou celle d’un potentiel échec sportif dans des éliminatoires de Coupe du monde toujours plus délicats à négocier? À moins que l’Association suisse de football (ASF), n’ayant rien anticipé de ce qui lui arrive, ne se retrouve elle-même piégée dès lors qu’il s’agit de se retourner… Quoi qu’il en soit, tout cela fait un peu chenit et fleure bon l’amateurisme vu de l’extérieur.

Vladimir Petkovic n’était que le troisième choix

Voir des candidats, potentiels ou réels, décliner le poste n’est pas nouveau. En 2014, lorsqu’il s’était agi de trouver le remplaçant d’Ottmar Hitzfeld, les dirigeants helvétiques avaient essuyé deux refus, ceux de successivement Marcel Koller et Lucien Favre, repoussant poliment l’offre. Intronisé dans la foulée, Petkovic n’avait alors été que le troisième choix…

Sept ans plus tard, c’est pire encore dans la mesure où Tami, chargé de défricher le terrain, essuie refus sur refus depuis quelques jours. Dans le meilleur des cas, le technicien qui sera désigné dans les prochaines semaines ne sera que le cinquième choix - en termes de crédibilité et de légitimation, on doit pouvoir faire mieux. Dans le désordre, cela donne à peu près ceci:

Présenté comme le favori de l’opinion publique suisse alémanique, Urs Fischer a très tôt fait comprendre qu’il était mieux en Bundesliga, assis sur un contrat le liant à Union Berlin jusqu’en 2023.

Alors qu’il pouvait prétendre faire l’unanimité, Lucien Favre s’est borné à répéter qu’il ne souhaitait pas sortir de sa retraite temporaire. Toujours désireux de se lancer dans un dernier défi à l’étranger, le Vaudois aurait en outre moyennement goûté au peu d’empressement des dirigeants helvétiques à connaître ses intentions réelles ce printemps, quand il était déjà libre.

Arsène Wenger, dont le nom avait été avancé par nos confrères de Blick, a renoncé à quitter son poste de directeur du développement du football mondial à la FIFA. À 71 ans, l’Alsacien a tiré la prise en tant que coach et cela peut se comprendre.

Après une dernière campagne manquée avec l’Allemagne (ndlr: éliminée par l’Angleterre en huitième de finale de l’Euro), Joachim Löw a fait savoir qu’il ne quittait pas le banc de la Mannschaft pour s’asseoir sur celui de la Nati – pour le coup, on en est presque soulagé.

Alors qui? En attendant peut-être un prochain refus et dès lors que la «short list» établie par les dirigeants helvétiques, à ce rythme, aura bientôt épuisé tous les noms qu’elle contenait, d’autres profils ressurgissent. On pense en premier lieu à Bernard Challandes, que le job intéresserait sûrement mais contractuellement lié avec le Kosovo. Dans le cas du Neuchâtelois, il s’agira(it) de faire preuve de diplomatie en allant au-delà des susceptibilités politico-sportives… On évoque aussi pêle-mêle les noms de Raphaël Wicky, Peter Zeidler, Martin Schmidt, Fabio Celestini, Alain Geiger, etc.

L’ASF pourrait choisir une solution intérimaire

Faute de dénicher le successeur idéal dans cet épineux dossier, l’ASF pourrait aussi se résoudre à changer de tactique en privilégiant une solution intérimaire pour les matches de l’automne avant de nommer dans un deuxième temps un «vrai» sélectionneur dans un projet à moyen et plus long terme (ce qui lui laisserait le temps de se retourner).

Dans cette optique, Pierluigi Tami pourrait prendre rendez-vous avec son ombre. L’actuel directeur de l’équipe de Suisse et ancien sélectionneur des M21 n’aurait sans doute aucune peine à se convaincre lui-même de jouer les intérimaires de service.

Histoire d’assumer une succession bien mal emmanchée, avec une cordée helvétique qui a perdu son guide en pleine ascension.

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