CoronavirusLes cantons craignent que le 2e booster n’arrive trop tard
Même si le Covid-19 ne fait guère parler de lui en Suisse actuellement, les experts appréhendent une nouvelle vague cet automne.
- par
- Daniel Graf/ofu
Pas de masques, peu de morts: après plus de deux ans de pandémie et depuis la fin des mesures, le Covid-19 n’est plus LE sujet de discussion principal pour nombre de personnes. La normalité a fait son retour en Suisse. Mais les experts s’accordent à dire qu’il faut s’attendre à une nouvelle vague cet automne. Une vague causée par le variant Omicron sévit actuellement en Afrique du Sud. Les nouveaux sous-variants qui y ont été découverts sont également déjà arrivés en Europe.
Raison pour laquelle plusieurs pays misent à nouveau davantage sur la vaccination. La Suisse n’en fait pas partie: ainsi, aucune recommandation officielle pour une quatrième vaccination (2e booster) n’a pour l’heure encore été formulée. Selon Christoph Berger, chef de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV), rien ne pousserait actuellement les autorités à le faire. L’OFSP et la CFV auraient néanmoins développé différents scénarios et suivraient en permanence l’évolution des données.
Édicter des nouvelles mesures
Lukas Engelberger, président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, critique cette attitude hésitante: «Nous sommes inquiets de savoir si l’OFSP et la CFV reconnaîtront suffisamment tôt le moment où l’immunité diminuera et où un deuxième rappel serait judicieux pour les groupes à risque.» En automne, la question des boosters adaptés spécifiquement à Omicron viendra s’y ajouter, précise-t-il. Lukas Engelberger a également l’impression que la Confédération ne se voit plus dans le rôle de prendre des mesures telles que l’obligation de porter un masque. «Si la situation devait à nouveau s’aggraver dans toute la Suisse, le plus judicieux serait que la Confédération édicte des mesures.»
Analyser les erreurs
La conseillère nationale Ruth Humbel (Centre/AG), membre de la commission de la sécurité sociale et de la santé publique du National, est du même avis: «La Suisse était à la traîne en automne dernier, au moment d’administrer le booster, parce que nous étions mal préparés. Cela ne doit pas se reproduire.» Et Andreas Faller, avocat spécialisé dans le droit de la santé et ex-vice-directeur de l’OFSP, d’ajouter: «J’ai l’impression qu’à l’OFSP, on est satisfait que la pandémie se soit atténuée et qu’on gère l’état actuel au lieu de se préparer à une éventuelle nouvelle vague en automne.» Il demande que les erreurs commises lors des vagues précédentes soient analysées afin qu’on puisse en tirer des leçons.