LondresUn budget d’austérité malgré la récession en cours
Face à la baisse du PIB, le ministre des Finances britannique a annoncé jeudi plusieurs mesures à 55 milliards pour redresser la barre.
«C’est un plan de stabilité équilibré», a fait valoir Jeremy Hunt, au ton sobre, devant le Parlement. Le ministre des Finances britannique a dévoilé jeudi un budget d’austérité pour redresser les finances du Royaume-Uni avec 55 milliards de livres de hausses d’impôts et coupes dans la dépense publique, bien que le pays soit déjà entré en récession. «Le Royaume-Uni, comme d’autres pays, est maintenant en récession» selon l’OBR, l’organisme public de prévisions budgétaires, a fait valoir Jeremy Hunt et son Produit intérieur brut va encore baisser de 1,4% en 2023. La récession qui commence pourrait durer jusqu’à deux ans, selon la Banque d’Angleterre.
Le ministre a dévoilé «trois priorités: la stabilité, la croissance et les services publics». La stabilité, après les turbulences financières du précédent gouvernement, vient en haut de la liste, et avec elle la lutte contre l’inflation «qui touche le plus les plus pauvres».
La guerre en Ukraine principale responsable
D’après Jeremy Hunt, l’OBR a «confirmé que des facteurs mondiaux sont la principale cause de l’inflation, alors que la plupart des pays font encore face aux retombées» de la pandémie de Covid, ce qui a été aggravé par «la crise énergétique générée par la Russie» et son invasion de l’Ukraine.
En énumérant un ensemble de mesures de «consolidation» budgétaire de 55 milliards de livres au total, il a mentionné l’abaissement du seuil le plus élevé de l’impôt sur le revenu, et un relèvement de la taxe sur les revenus exceptionnels des géants pétroliers et énergétiques, dopés par la flambée énergétique et la guerre en Ukraine.
L’impact du Brexit
Le ministre a pris grand soin de s’appuyer sur des chiffres de l’OBR, dont l’absence lors du désastreux «mini-budget» du gouvernement précédent avait contribué à causer une panique sur les marchés. La potion fiscale dure à avaler pour les Britanniques intervient alors que l’économie s’est déjà contractée de 0,2% du Produit intérieur brut au troisième trimestre.
Outre le Covid et la guerre en Ukraine, le Royaume-Uni souffre de l’impact du Brexit qui plombe le commerce avec son grand voisin européen et entrave l’embauche de travailleurs du continent, ce qui contribue à l’inflation et à la perte de productivité.