ColombieBogotá tremble: qui a kidnappé les toutous «Bouton» et «Vénus»?
Un pinscher nain et un bouledogue ont été dérobés en moins d’une semaine dans la capitale colombienne. Si les chiens ont été retrouvés, la population s’inquiète de cette forme de criminalité.
En moins d’une semaine, deux vols de chiens ont défrayé la chronique à Bogotá, illustrant un nouveau type de criminalité qui inquiète en Colombie, où les animaux de compagnie sont rois.
Bouton, un pinscher nain aux grands yeux noirs, a été enlevé samedi dans un quartier populaire du sud-ouest de Bogotá, ont rapporté les médias nationaux. «Ils l’ont enlevé et ont demandé une récompense», a témoigné l’infortunée propriétaire du canidé, tandis que les médias diffusaient les images de télésurveillance du rapt montrant les coupables embarquer l’animal dans un véhicule.
Deux jours plus tard, Bouton a été retrouvé par la police dans un logement d’un autre quartier de la ville.
Une rançon de 500 dollars
La semaine dernière, le cas de Vénus avait déjà fait les gros titres: ce bouledogue français femelle de 2 ans avait été enlevé mardi dans le quartier de Chapinero, dans le centre-ville. Sa propriétaire, une étudiante, avait aussitôt lancé un appel à l’aide sur les réseaux sociaux, avec la bouille de l’animal en photo, un appel immédiatement largement relayé.
Les ravisseurs, qui réclamaient une rançon de 2 millions de pesos (500 dollars), ont été interpellés par la police le lendemain. Et Vénus finalement restituée saine et sauve à sa propriétaire, un dénouement heureux largement mis en avant par les services de communication de la police dans une vidéo débordante d’émotion.
Vénus, Bouton, Sarco le chow-chow, Tijan le husky… les affaires de ce genre se sont récemment multipliées dans le pays, la presse nationale consacrant plusieurs longs articles à ce phénomène qui prend des allures d’épidémie internationale.
Aux États-Unis par exemple, les vols visant les bouledogues français, chiens des stars et des millionnaires, se multiplient. Le quotidien colombien «El Tiempo» raconte comment des bandes de délinquants «enquêtent sur les propriétaires», enlèvent leurs animaux pour «racketter», mais aussi pour «faire reproduire les chiens de race les plus recherchés et vendre les chiots».
Un Colombien sur dix a un animal de compagnie
En 2018, il y avait environ cinq millions d’animaux de compagnie en Colombie, pays de 50 millions d’habitants, selon les statistiques officielles. Ce chiffre ne cesse d’augmenter à mesure que la taille des familles se réduit en raison d’une baisse régulière des naissances. Ce phénomène de société touche en fait toute l’Amérique latine.
Dans les quartiers aisés de Bogotá, les chiens, souvent de coûteux animaux de race, sont omniprésents dans les parcs et espaces verts. Cette adoration pour les chiens et les chats touche également les classes sociales plus modestes.
La presse colombienne grand public consacre de longues rubriques aux animaux de compagnie, avec un marché en pleine expansion (+84,9% ces cinq dernières années) qui pourrait représenter 1,5 milliard de dollars en 2026, selon les estimations citées par la presse.
Selon une étude privée, près de 20% des propriétaires consacrent entre 150 et 200 dollars par mois à leurs petites bêtes à quatre pattes dans un pays parmi les plus inégalitaires au monde, où le salaire minimum mensuel est 250 dollars.