FootballLa Super League est devenue un vrai objectif pour SLO
En camp d’entraînement au Portugal cette semaine, le coleader de Challenge League fourbit ses armes dans de parfaites conditions et avec de grandes ambitions… mal cachées.
- par
- André Boschetti
Il y a des saisons où, quoi qu’un club tente, la pièce finit toujours par retomber du mauvais côté. Mais il y en a heureusement d’autres durant lesquelles - on ignore parfois pourquoi - tout tourne bien rond. Un long instant de grâce où même les plus petits détails incontrôlables vous sont favorables.
Jusqu’à présent, l’exercice 2022-2023 de Stade-Lausanne-Ouchy fait partie de cette deuxième catégorie. Si l’équipe coachée par Anthony Braizat a montré sur le terrain, grâce notamment à une remarquable constance et un excellent état d’esprit, qu’elle méritait amplement de dominer, en compagnie du FC Wil, le classement de Challenge League, tout porte à croire que la bonne étoile qui accompagne le club lausannois ne l’abandonnera pas au printemps.
Conditions de rêve
Un petit exemple? Le simple choix de passer cette semaine-ci, et pas une autre comme tous les clubs de SFL, au Portugal pour y effectuer un camp de préparation. Soit juste au moment où les conditions climatiques en Suisse ont singulièrement compliqué le travail des entraîneurs. «Ici, en Algarve, nous pouvons nous entraîner dans des conditions idéales, sourit Anthony Braizat. Les terrains, tous en herbe, mis à notre disposition sont parfaits. Dès qu’une séance est terminée, on voit même plusieurs jardiniers venir les remettre en parfait état. La température - entre 15 et 17 degrés - est elle aussi parfaite. Et puis, autre détail important, malgré les grosses charges de travail, je ne compte aucun blessé. Aussi parce que nous établissons parfois des programmes allégés en fonction de l’âge et de certaines particularités de chacun.»
Non au LS
Un autre exemple? L’excellent parcours réussi jusque-là par SLO a braqué les projecteurs sur des joueurs dont pas grand monde ne voulait il y a quelques mois encore. Pour en citer deux, Lavdrim Hajrulahu et, surtout, Teddy Okou figurent en bonne place sur la liste de vœux de plusieurs clubs. Dont l’ambitieux voisin qu’est le Lausanne-Sport. «Comme les salaires que leur a proposés le LS sont largement supérieurs à ce qu’ils perçoivent chez nous, continue le coach stadiste, il est clair que mes deux joueurs ont, un moment, été tentés par cette offre. Mais ils ont vite compris que leur intérêt aujourd’hui est de rester chez nous pour vivre cette aventure jusqu’au bout.»
Dans cet ordre d’idées, la direction de SLO a toujours été claire: à moins d’une offre indécente, personne ne quittera la Pontaise cet hiver. «Il est compréhensible, précise Anthony Braizat, que si une grosse proposition d’un club d’une catégorie supérieure à la CL devait arriver, mes dirigeants ne lui fermeraient pas la porte. En revanche, il est exclu que nos joueurs aillent renforcer un concurrent direct.»
Encore un exemple? En manque de temps de jeu, Franck Koré a été prêté au Stade Nyonnais cet hiver. Sans parler du récent décès tragique d’Elia Alessandrini. Un club sans réelles ambitions n’aurait peut-être pas jugé utile de remplacer deux éléments au temps de jeu limité. Ce qui n’est pas le cas de SLO. «Mon directeur sportif (Ndlr: Hiraç Yagan), qui est avec nous au Portugal, passe ses journées au téléphone, assure le coach stadiste. Son intention est de dénicher un ou deux éléments capables d’apporter une plus-value certaine au groupe actuel, pas de le compléter. J’ai bon espoir que ces discussions aboutissent bientôt même si la tâche est compliquée.»
Gommer certaines faiblesses
Même si jamais le technicien français de SLO ne parle de promotion, la perspective de jouer en Super League dès l’été prochain est désormais dans toutes les têtes du côté de la Pontaise. «Cet objectif est beaucoup trop éloigné pour l’évoquer, tempère Anthony Braizat. Pour cette deuxième partie de saison, le nôtre ne change pas: réussir à faire quinze points par tour. Et si, dans neuf matches, notre classement nous le permet, nous afficherons alors peut-être d’autres ambitions. Mais pour l’instant, mon unique vœu est que l’équipe soit prête à aborder chaque rencontre dans la meilleure forme physique possible et, surtout, avec l’humilité et l’état d’esprit conquérant que mes joueurs ont affichés tout au long de l’automne. Tout cela en continuant la progression, tant collective qu’individuelle, entamée l’été dernier. C’est-à-dire en cherchant encore à gommer certaines de nos faiblesses et à mieux insister sur nos points forts. Et si tel est le cas, SLO sera alors inarrêtable!»